L’élue écologiste avait demandé au président de la République que la réunion hebdomadaire du gouvernement ne se tienne plus le "jour des enfants".
L’histoire a été racontée avec humour dans le documentaire Sexisme en politique : un mal dominant, diffusé dimanche soir sur BFMTV qui rappelle aussi que la loi sur la parité en politique a été votée il y a quinze ans. Etre une femme en 2015 dans un milieu où les principales responsabilités sont occupées par les hommes reste un grand défi.
"Aujourd’hui les femmes veulent tout : enfants, travail, pouvoir", explique la voix off du documentaire. Tout, jusqu’à changer des habitudes qui datent des premières heures de la Ve République. Dans un extrait du film, Cécile Duflot raconte comment elle a demandé à François Hollande de changer le jour du conseil des ministres.
"Le monde ne s’arrêterait pas de tourner"
"Juste après ma nomination comme ministre, j’ai demandé au président de la République si on pouvait changer le jour du conseil des ministres", raconte l’élue. François Hollande ne s’offusque pas et rétorque : "si tu veux, tu peux amener les enfants".
Cécile Duflot est mère de quatre enfants. Elle rougit encore à l’évocation de ce moment mais explique sa démarche. Consciente qu’elle allait être absorbée à 100% par son travail, elle se dit alors "que, si elle garde le mercredi pour accompagner ses enfants à leurs activités, c’est pas mal".
"C’est tellement couillon", s’amuse-t-elle aujourd’hui.
En effet, tout au long du documentaire, Cécile Duflot raille et dénonce les différences de comportement vis-à-vis des femmes. Mais pour autant elle juge que si le conseil des ministres avait lieu le mardi, "le monde ne s’arrêterait pas de tourner".
"Imagine-moi en homme, avec une paire de couilles"
Dans le cas du sexisme, l’appartenance politique n’est pas un barrage contre les attitudes déplacées de leurs collègues masculins. "Les enfants sont un élément de faiblesse" a dit un élu à la sénatrice Chantal Jouanno alors que Barbara Pompili, députée EELV, raconte dans le film de Stéphanie Kaïm qu’on la surnommait "Barbie".
Cécile Duflot n’a pas oublié cette histoire de juillet 2012 quand les rangs UMP de l’Assemblée nationale avaient bruissé de remarques sexistes lorsque la ministre avait répondu à une question en robe. Elle avait alors fait profil bas et n’avait pas répondu. Un élu PS n’avait pas eu cette chance. Alors qu’il semblait mal à l’aise à discuter avec elle, il s’était vu apostrophé : "Imagine-moi en homme, vieux, avec une paire de couilles, et ça ira mieux !".