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Lors d’un hommage à Izieu aux 44 enfants juifs raflés il y a 71 ans, François Hollande a évoqué la montée "des fondamentalismes religieux". Le président estime qu’" il y a besoin de combattants pour prévenir et pour vaincre la barbarie."
En mémoire des 44 enfants juifs et de leurs sept éducateurs, 71 ans après leur rafle, François Hollande s’est rendu à la maison d’Izieu, dans l’Ain. Ces individus déportés ont tous été tués sauf une éducatrice.
Saluant " un symbole de mémoire et de fraternité", François Hollande a souligné que ce genre d’établissement constitue " des lieux de mémoire " qui "sont là pour mettre les consciences en éveil ". Il a alors affirmé que "Plus que jamais, l’Histoire nous livre des leçons pour le présent", faisant référence aux attentats visant des personnes juives ces derniers mois et à la recrudescence des actes antisémites. "Elle nous rappelle qu’il y a besoin de combattants pour prévenir et pour vaincre la barbarie. ", a fait remarquer le présent qui était accompagné d’une délégation composée de la ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, du secrétaire d’État chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini, et d’une dizaine d’anciens pensionnaires de la maison.
Puis il a annoncé que le mal "renaît chaque fois que des idéologies totalitaires ou des fondamentalismes religieux s’emparent des passions et des peurs", citant ainsi l’attaque de l’université au Kenya qui a fait 150 morts. Puis le président continue dans sa lancée en évoquant les cas "en Syrie, en Irak, au moment où je m’exprime, des minorités sont pourchassées pour leur religion, leurs origines, leur tradition, des hommes, des femmes, des enfants. Au Nigeria, des enfants, des jeunes filles sont enlevés, violés et exécutés par une secte qui tue des musulmans au prétexte de l’Islam. "
Ce fut également l’occasion pour le président de la République d’évoquer le plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme que Manuel Valls va bientôt présenter. Ce plan " fera une place essentielle à la mission éducative", avance François Hollande avant de préciser que la mesure annoncée mettra chaque élève "en contact avec un lieu de culture, d’histoire et de mémoire, à chaque temps de la scolarité, primaire, collège et lycée".
S’adressant à ceux qui ont fait savoir leurs doutes lors des départementales, qui ont été marquées par la poussée du Front National, le chef d’Etat a surtout souligné que "le repli et l’isolement sont toujours des poisons mortels pour une nation".
A noter que l’actuel locataire de l’Elysée est le premier président à se rendre dans ce lieu devenu un musée de la mémoire après François Mitterrand en 1994.