Illustration - SIPA
Deux députés et deux sénateurs s’étaient rendus à Damas, en dépit de la rupture des relations diplomatiques entre la Syrie et la France. Le chef de l’Etat n’a pas apprécié.
Au lendemain de ce déplacement à Damas, en Syrie, le président François Hollande "condamne" l’initiative de ces parlementaires auprès du "dictateur" Assad, rapporte Le Figaro.
"Cette initiative, je la condamne", a-t-il dit. "Je la condamne parce qu’il s’agit d’une rencontre entre des parlementaires français qui n’ont été mandatés que par eux-mêmes avec un dictateur qui est à l’origine d’une des plus graves guerres civiles de ces dernières années, qui a fait 200 000 morts. 200 000 !", a fulminé le président de la République lors d’une conférence de presse à Manille, aux Philippines, visiblement très remonté.
"On s’acharne à dire que les droits de l’homme sont bafoués par le régime Assad. Mais c’est un gouvernement qui a été légitimement élu !", disait du régime de Damas le député UMP Jacques Myard, en décembre dernier. Le vice-président du groupe d’amitié France-Syrie recevait à l’époque à Paris des pro-Assad dans le cadre d’un colloque sur la "géopolitique du terrorisme". "Je parle avec tout le monde, même avec le diable. C’est souvent de lui que l’on apprend beaucoup de choses", expliquait-il.
Deux mois plus tard, il a décidé de joindre le geste à la parole en se rendant directement sur le territoire syrien, en compagnie de trois autres parlementaires : le député PS Gérard Bapt, le sénateur UMP Jean-Pierre Vial et le sénateur UDI François Zochetto.
Après un passage au Liban, lundi, les élus ont franchi la frontière syrienne et ont rencontré le président syrien hier matin. "Nous avons rencontré Bachar al-Assad pendant une bonne heure. Ca s’est très bien passé", a indiqué Jacques Myard, tout en refusant de préciser la teneur des échanges. "Nous ferons rapport à qui de droit", a-t-il éludé.