L’ancien premier ministre de Jacques Chirac a prêté serment, hier, à l’occasion des vœux des Sages à l’Elysée. Ils sont désormais quatre membres désignés par la gauche et cinq par la droite.
Nommé par le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, en remplacement de Jacques Barrot, décédé le 3 décembre dernier, Lionel Jospin effectuera la fin de son mandat, soit un peu plus de quatre ans, rapporte Le Figaro aujourd’hui. François Hollande a assisté au prestation de serment dans un salon de l’Elysée, une cérémonie à huis clos.
Lors de ce rituel républicain, le président de la République demande au nouveau membre du Conseil de jurer sur la Constitution qu’il remplira ses fonctions "en toute impartialité", gardera "le secret des délibérations et des votes" et ne prendra "aucune position publique".
Lionel Jospin sort de sa retraite au moment où l’inquiétude monte au PS sur la possible réédition du scénario de la défaite à la présidentielle de 2002 où il fut battu par Jean-Marie Le Pen au premier tour. Marine Le Pen voit les sondages lui promettre une qualification pour le second tour, après avoir succédé à son père à la tête du FN.
Malgré une légère remontée de sa cote de popularité depuis le retour de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP, François Hollande est encore déstabilisé et les socialistes doutent. Au Conseil constitutionnel, Lionel Jospin ne retrouvera pas son vieux rival Jacques Chirac, qui a renoncé à y siéger en raison de sa santé.
L’ancien premier ministre n’a jamais accordé une très haute estime à l’ancien président. Ironie de l’histoire, Lionel Jospin fait son entrée au Conseil constitutionnel le jour où François Hollande rend un hommage singulier à Jacques Chirac dans la revue Charles, le qualifiant même de "défenseur de la République" après le 21 avril 2002.