La maire de Lille a publié une tribune dans Le Monde aujourd’hui, levant la voix contre ce qu’elle appelle « une régression » à propos du travail dominical. Elle dénonce la place de la consommation dans notre société.
Le projet de loi Macron pour l’ouverture des commerces le dimanche va être débattu au Parlement. Martine Aubry interpelle : « Dans quelle société voulons-nous vivre ? » dans sa tribune publiée dans l’édition du Monde aujourd’hui.
« Veut-on faire de la consommation l’alpha et l’oméga de notre société ? » s’insurge-telle. « La gauche n’a-t-elle désormais à proposer comme organisation de la vie que la promenade du dimanche au centre commercial et l’accumulation de biens de grande consommation ? »
Elle rappelle la place du dimanche dans la vie des français : « Le dimanche doit être un temps réservé pour soi et pour les autres. C’est un moment précieux qui doit être consacré à la famille et aux amis, à la vie associative, à la culture et au sport… Valorisons l’être, plutôt que le tout avoir. Gardons du temps pour penser, respirer et vivre », conseille la maire de Lille.
Aubry pointe du doigt le capitalisme ambiant : « Les arguments économiques de ceux qui sont favorables à une plus grande libéralisation du travail le dimanche ne résistent pas à l’analyse. Le commerce est affaire de revenu disponible. Celui-ci étant limité, l’élargissement des jours d’ouverture procédera à une simple réaffectation des achats dans la semaine », argumente-t-elle.
« Je me suis toujours engagée pour un dimanche réservé à la vie : vie personnelle, vie collective. Aujourd’hui, je suis fermement opposée au passage de 5 à 12 dimanches ouverts par an. Je combattrai cette régression pour notre société au niveau national, comme dans ma ville » conclut l’ancienne première secrétaire du parti socialiste.