Réunis en congrès, les maires de France assisteront au discours de clôture du Premier ministre, attendu au tournant.
Elu mercredi soir à la présidence de l’Association des Maires de France, François Baroin a prononcé ce jour son premier discours à ce poste, au 97è congrès des maires porte de Versailles à Paris. En début d’après-midi, c’est Manuel Valls qui prononcera le discours de clôture. Le Premier ministre est très attendu notamment concernant les finances locales, la réforme territoriale et les rythmes scolaires.
Comme le rappelle Le Point, le rapport de la Cour des comptes sur les finances locales, au mois d’octobre, a mis les maires au comble de l’exaspération. Les magistrats leur reprochaient de n’avoir "pas apporté la contribution attendue à la réduction des déficits publics", à cause d’une progression trop rapide des frais de personnel (+3,1% en 2013). Depuis, la colère n’est pas retombée.
Egalement au cœur des préoccupations, la baisse des dotations publiques. Dans son plan, Manuel Valls avait annoncé 11 milliards d’économies d’ici 2017 sur la dotation de l’Etat aux collectivités territoriales. Ce mercredi, André Laignel, numéro deux de l’AMF et maire d’Issoudun a estimé qu’il s’agissait d’une "véritable inquiétude en profondeur de l’ensemble des élus". Le socialiste a affirmé qu’au plan financier "étouffer les collectivités serait un remède pire que le mal". "Fragiliser nos communes, c’est plus qu’une erreur, c’est une faute !" a-t-il lancé.
Ce jeudi, au Congrès des maires, Alain Juppé, élu UMP de Bordeaux a quant à lui estimé : "Personne ne refuse de participer à l’effort général de remise en ordre des dépenses publiques, c’est une responsabilité qui nous incombe à tous. Mais là, le sentiment est que ça va beaucoup trop vite et beaucoup trop fort. Cela nous met dans une situation extrêmement difficile, aggravée encore par le fait qu’on nous transfère des charges quasiment obligatoires comme les rythmes scolaires".
Plusieurs élus tirent la sonnette d’alarme à l’instar de Frédéric Soulier, maire UMP de Brive-la-Gaillarde, en Corrèze. "Nous sommes totalement asphyxiés", lance-t-il. "La baisse des dotations de l’État représente 2,7 millions d’euros en moins sur trois ans pour une ville comme la nôtre, soit 900 000 euros par an. Je ferai tout pour tenir mon engagement à ne pas augmenter les impôts, mais les contraintes risquent de m’entraver. Par exemple, les rythmes scolaires pèsent pour 900 000 euros en plus sur notre budget, quand l’État, je le répète, nous en retire autant...", se soucie-t-il.
"La majorité des maires a ainsi l’impression désagréable de faire les frais de la crise", commente Le Point. Mais le Congrès tenu depuis deux jours semble avoir apaisé les débats d’autant plus que les élus de gauche comme de droite ont été unanimes lors de l’élection du nouveau président de l’AMF. Le nouveau premier maire de France a d’ailleurs lancé un appel à "un dialogue profondément républicain, respectueux et loyal" avec l’État.