Alors que les députés écologistes se sont abstenus en première lecture, ils voteront contre la réforme des régions en seconde lecture mardi après-midi.
"Les députés écologistes, qui s’étaient abstenus en première lecture sur la réforme des régions, voteront majoritairement contre en seconde lecture mardi après-midi", a-t-on appris de leurs coprésidents, Barbara Pompili et François de Rugy sur le récit de Libération de ce mardi 25 novembre. "La carte laisse beaucoup de blessures sur le territoire" a déclaré François de Rugy, évoquant le cas de l’Alsace, le Languedoc-Roussillon (unifié avec Midi-Pyrenées) la Bretagne "qui ne va pas être réunifiée", ainsi que le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie "fusionnés de force". Selon Mme Pompili, élue de la Somme, "cette réforme n’est pas préparée et est verrouillée".
Lors d’une interview, M. de Rugy a rappelé que pour le vote en première lecture sur la carte à 13 régions, "nous avions dit que si la carte évoluait, notre abstention pouvait évoluer" vers un vote positif mais en vain. Certains écologistes pourraient cependant maintenir leur position pour une abstention mardi après-midi. Cet élu de Loire-Atlantique estime qu’"il n’y a pas de cohérence globale dans cette démarche (du gouvernement) sinon une cohérence plutôt jacobine d’imposer un modèle d’en haut" alors que les écologistes défendent la "souplesse" en "faisant confiance aux élus locaux".
Le député EELV de déplorer que "le contexte général de la réforme territoriale nous semble évoluer de façon très négative. Nous soutenions le Premier ministre dans son ambition réformatrice qui visait à terme à supprimer un échelon, celui du conseil général. Nous avions émis des doutes et des craintes quant à l’émergence de méga régions et nous y sommes : nous avons vu de déclaration en déclaration que rien ne changerait dans le millefeuille territorial" avant de rajouter : "l’Etat ne souhaite pas à ce stade décentraliser un certain nombre de compétences vers les régions, ce qui serait pourtant un vrai moyen de les renforcer." François de Rugy a confié "on ne sait pas ce qui va rester de cette réforme à part un redécoupage qui suscite des mécontentements qui ne doivent pas être pris à la légère."
En outre, François de Rugy regrette que "le ministre de l’Intérieur a été très méprisant à l’égard d’un certain nombre d’expressions de collègues qui se préoccupent de défendre des identités régionales", faisant référence aux attaques personnelles de Bernard Cazeneuve dans l’hémicycle jeudi dernier.