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François Fillon est le grand perdant de cette affaire. Ses desseins pour 2017 semblent même compromis.
Selon BFMTV, la demande de François Fillon de récupérer l’enregistrement de Jean-Pierre Jouyet, réalisé par les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme a été rejetée ce jeudi par le tribunal de grande instance de Paris.
Dans l’enregistrement, on entend le secrétaire général de l’Elysée affirmer que François Fillon lui a demandé, lors d’un déjeuner du 24 juin, d’accélérer les procédures judiciaires contre Nicolas Sarkozy afin d’obstruer le retour de ce dernier.
Selon l’avocat des journalistes, "une partie de cet enregistrement sera produite lors du procès en diffamation à venir", rapporte le Parisien. De son côté, l’avocat de l’ex Premier Ministre a affirmé que "l’objectif majeur de cette action est atteint : nous avons fait la démonstration qu’il y quelque chose à dissimuler dans cet enregistrement".
L’affaire a fait grand bruit dans le microcosme politique français. A la révélation de l’affaire par la parution du livre Sarko s’est tuer !, Jean-Pierre Jouyet a dans un premier temps nié avoir tenu les propos. Ce n’est qu’après que les deux journalistes ont révélé l’existence d’un enregistrement que le secrétaire général de l’Elysée est revenu sur sa déclaration.
Entre temps, c’est le désordre dans le camp de l’UMP comme dans celui des socialistes. On avait réclamé le départ de Jouyet de la présidence. De son côté François Fillon a menacé les deux journalistes, auteurs de l’enregistrement, de poursuites judiciaires.
Jean-Pierre Jouyet n’a reçu la solidarité des personnages de son camp que tardivement. A un certain moment, des élus issus du PS se sont même prononcé favorable à son départ du secrétariat général de la présidence. Finalement, la revendication de son remplacement a été clôturée lorsque l’équipe gouvernementale en entier l’a couvert, arguant que le problème est dans le camp UMP.
Au bout du compte, il n’est resté à François Fillon que les deux journalistes sur lesquels s’acharner.