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Majorité et opposition se sont accusées mutuellement de manipulation, toute la journée d’hier. Le groupe UMP à l’Assemblée national fait désormais bloc derrière François Fillon.
La division au sein du groupe UMP à l’Assemblée nationale entre fillonistes et copéistes appartient désormais au passé, commente aujourd’hui Le Figaro. « La quasi-totalité de la réunion de groupe a été consacrée à cette question et la solidarité a été totale », a affirmé un participant. François Fillon avait une nouvelle fois défendu sa version du fameux déjeuner avec Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l’Elysée.
L’ancien premier ministre a affirmé n’avoir jamais demandé à Jean-Pierre Jouyet que l’Élysée accélère les procédures judiciaires dans l’affaire des pénalités visant Nicolas Sarkozy pour dépassement du plafond des frais de campagne en 2012. « Personne n’a mis en doute la parole de François Fillon », a témoigné le député Daniel Fasquelle.
Christian Jacob, Henri Guaino, Georges Fenech notamment ont fait part de leur incrédulité devant les « mensonges inacceptables de Jean-Pierre Jouyet ». Jean-François Copé a lui-même pris la parole pour dénoncer le « climat détestable » des affaires et pour souligner que son équité, en tant que président de l’UMP à l’époque des faits, était elle aussi mise en cause.
« Toute la procédure a été validée et il n’y avait pas de raisons de ne pas payer », a-t-il soutenu à propos des pénalités que l’UMP a assumées. « Il faut également penser à mon honneur », a-t-il dit avant d’être applaudi par ses collègues.
La démission du secrétaire général de l’Élysée n’avait pas été décidée avant la réunion. Christian Jacob avait ainsi présenté, quelques minutes plus tôt, une version de la question qu’il allait adresser à Manuel Valls, sans mentionner une exigence de départ.
Mais la demande s’est imposée comme une évidence. « Une forfaiture ne reste pas neutre dans les annales de la République », a jugé Claude Goasguen en estimant que la démission était inéluctable.
« Au sommet de l’État, tous les moyens sont mis à disposition pour abattre l’opposition », a expliqué le président du groupe lors de la séance des questions. « Pensez-vous un seul instant que le président de la République puisse ignorer les agissements de son secrétaire général et que le secrétaire général puisse avoir agi sans instructions du président ? », a encore interrogé Christian Jacob. « M. Jouyet a commis une véritable forfaiture. Nous demandons sa démission », a-t-il conclu.