Nicolas Sarkozy / © SIPA
L’ex-président a fustigé l’Elysée tout en évitant un procès d’intention à François Fillon pendant son meeting de Caen, hier. Il se réjouit en privé des dernières révélations publiées dans la presse.
Nicolas Sarkozy n’a pas été tendre avec l’Elysée, commente le Figaro qui rapporte aujourd’hui les propos qu’il a tenus durant la réunion publique de Caen : « Il nous faut tourner la page de ces feuilletons écœurants où on veut abattre un concurrent ou un adversaire en le salissant », a-t-il lancé au sujet de l’affaire Jouyet. « Je ne polémiquerai avec aucun des membres de ma famille politique, personne ne vous fera revivre l’épisode de la dernière élection », a-t-il assuré, en promettant qu’il ne céderait « à aucune provocation ». Il faut « ignorer cette marée de boue qu’on veut répandre sur la République française », a-t-il encore dit.
Nicolas Sarkozy a donc choisi de ne pas jeter un pavé dans la mare de François Fillon, et a tiré à boulets rouges contre l’Elysée : « Jamais le discrédit d’un pouvoir en place n’a été si fort. Je veux parler du mensonge qui est leur pratique quotidienne », a-t-il affirmé.
En privé, il se réjouit des dernières révélations des médias, des notes de Bercy sur le remboursement par l’UMP des dettes de campagne aux aveux de Jean-Pierre Jouyet. Pour Sarkozy, la publication de la note interne de Bercy le libère désormais de l’enquête ouverte contre lui, même si la justice ne s’est pas encore prononcée. Il est surtout satisfait des volte-face du secrétaire général de l’Elysée : « Tout cela montre bien qu’il y a une obsession anti-Sarkozy », commentent ses proches.
Voir son ancien premier ministre déclarer la paix au 20 Heures de TF1 n’était pas également pour le déplaire : « Les militants n’ont aucune envie d’une nouvelle guerre des chefs ». Un collaborateur de l’ex-président commente : « L’amateurisme en politique me fascine ». La remarque s’adresse en même temps à François Hollande et son secrétaire général, Jean-Pierre Jouyet, et à François Fillon et son entourage : « Si j’avais été dans l’entourage de Fillon, je l’aurais mis en garde contre un déjeuner avec le camp d’en face », ajoute le collaborateur.
« Nicolas n’est pas dupe, il sait bien que l’initiative d’une plainte à propos des comptes de campagne est venue de l’UMP », poursuit ce proche qui vise aussi bien Fillon que Juppé. Mais il n’a pas été question, hier, à Caen, de ces sarcasmes, Nicolas Sarkozy reprenait le cours de ses meetings sous forme de questions-réponses, après avoir longuement disserté sur le sursaut républicain lors de son discours à Paris.