Le Premier ministre a réaffirmé son appartenance au parti socialiste, tout en n’excluant pas un changement de nom pour le parti. Il veut en finir avec « la gauche passéiste ».
Manuel Valls a commencé son intervention de ce matin sur BFMTV et sur RMC par l’expression de "sa solidarité à l’égard du gouvernement et du parlement canadien", après l’attaque qui a visé hier son Parlement. "Il y a un risque terroriste auquel le Canada est exposé, tout comme la France . Le risque zéro n’existe pas. Nous avons déjoué depuis 2012 des attentats", a-t-il poursuivi.
"Il y a plus de 1 000 Français qui sont concernés par le jihad en Syrie, et qui représentent un véritable danger. Nous avons fait voter une loi antiterroriste il y a deux ans, une autre est en cours d’examen. Il faut poursuivre cette lutte contre le terrorisme partout dans le monde", a rappelé le premier ministre.
A la question de savoir s’il mérite la Grand-croix de l’Ordre national du mérite, reçue mercredi des mains du président François Hollande, Manuel Valls a expliqué que « c’est une tradition ». Il affirme vouloir "garder la tête froide, parce qu’au bout de 6 mois, on ne peut pas tirer de conclusions et de bilan, mais nous avons engagé le pays dans un mouvement de réformes sans précédent".
A propos de l’abstention des anciens ministres PS Benoît Hamon et Aurélie Filippetti qui se sont abstenus de voter le Budget 2015, Manuel Valls a répondu concernant leur exclusion du Parti socialiste : « Ce n’est pas à moi d’en décider, mais dans ce moment difficile pour la France, face au risque terroriste, il faut faire preuve d’une très grande responsabilité, de sang-froid, c’est mon cas. Chacun doit se poser une seule question : méritons-nous de gouverner ? »
Le Premier ministre a défendu la politique économique de son gouvernement, et à propos de l’augmentation des déficits, il a répondu : « Non, c’est ce que l’on fait depuis 40 ans. Nous devons réduire la dépense publique, ça n’a jamais été fait, c’est ce que nous faisons », avant d’ajouter : « Une politique économique, fiscale, nécessite de la stabilité. Or, ce que j’entends, c’est que la confiance revienne en France. Il ne faut pas mettre en cause en permanence la politique économique, parce que pour qu’elle donne des résultats, il faut de la constance. A chacun d’être responsable ».
Quand la journaliste Apolline de Malherbe lui avait demandé s’il était socialiste, le premier ministre a répondu : « Je le suis depuis 30 ans. Je suis socialiste, je suis membre du Parti socialiste depuis 1980, depuis mes 18 ans. Ce sont des débats, des étiquettes qui n’intéressent personne ».
« Nous ne pouvons pas continuer ainsi avec ces fractures au sein de la gauche » a estimé Manuel Valls. "Il y a au sein des forces progressistes moins de différences qu’il n’y en avait il y a quelques années". Manuel Valls n’exclut pas de changer le nom du Parti socialiste, et veut en finir avec la « gauche passéiste ». Pour le Premier ministre, c’est en finir avec la gauche « qui ne veut pas regarder la réalité en face ».