"Un destin commun" a déclaré le premier Ministre Manuel Valls à Matignon au 12e comité des signataires de l’Accord de Nouméa en 1998.
Malgré, l’absence de la délégation indépendantiste de l’Union calédonienne (UC), composante principale du FLNKS qui a décidé de boycotter ce rendez-vous pour dénoncer l’attitude de l’Etat sur la question du corps électoral, Manuel Valls a ouvert à Matignon le 12e comité des signataires de l’Accord de Nouméa de 1998.
Sur le processus de décolonisation en cours en Nouvelle-Calédonie : M. Valls s’est exprimé selon lequel "Discuter n’est jamais une perte de temps, ni une preuve de faiblesse. Dialoguer sans a priori ne préjuge pas de la solution retenue en fin de compte".
Concernant des rumeurs sur l’existence d’un plan caché ou une volonté d’imposer une lecture partisane de l’Accord, il a souligné que la "parole donnée par l’Etat était celle du libre choix des Calédoniens".
"C’est au cours de cette législature - moment crucial - que le congrès pourra demander une consultation sur l’accession à la pleine souveraineté", a rappelé M. Valls, et "à défaut, il reviendra à l’Etat d’organiser ce vote par référendum à compter de mai 2018".
A l’ouverture du rendez-vous, M. Valls a fait observer une minute de silence pour "saluer la mémoire de Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou, ces deux hommes d’Etat, ces deux visionnaires". Les deux hommes avaient posé les premiers jalons de ce "destin commun" en 1988 après les affrontements sanglants des années 80. En 1988, sur l’Île d’Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, l’armée française donne l’assaut au refuge des indépendantistes Kanak, après l’attaque de ces derniers de la poste de gendarmerie, provoquant la mort de 4 gendarmes, puis la prise d’otages de vingt-sept gendarmes mobiles. L’évènement est décrié comme une tuerie de l’armée française.
L’ordre du jour de la réunion s’oriente sur quatre points : l’avenir institutionnel, les listes électorales, les transferts de compétences et le nickel. Autant de questions sur lesquelles les positions divergent entre indépendantistes et la droite non indépendantiste mais aussi au sein de chaque famille politique.