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Apparemment Nicolas Sarkozy veut reconquérir le cœur des Français. Il propose de laisser s’exprimer le peuple en leur donnant la parole lors de référendums organisés simultanément aux législatives.
C’est durant son meeting à Lambersart, près de Lille, la semaine dernière, que Nicolas Sarkozy avait lancé l’idée. Il est "venu le temps de nous réapproprier la pratique du référendum", a-t-il lancé. Il souhaite consulter les Français sur au moins deux sujets : la réforme du Parlement et celle des collectivités territoriales.
Il va même jusqu’à vouloir consulter l’avis de l’électorat sur le "bouclier de la dépense publique", un projet qui interdirait à l’État de consacrer plus de 50 % du PIB à la dépense publique. Le RSA également pourrait passer à ces référendums : "La question pourrait être posée ainsi : est-ce que toute allocation doit avoir comme contrepartie une activité ? Pour moi, la réponse est oui", s’est-il exprimé.
Il est urgent d’après Nicolas Sarkozy de tenir ces référendums : "Je souhaiterais que ces consultations soient organisées en même temps que le premier tour des élections législatives qui suivront l’élection présidentielle. Cela permettrait de montrer aux électeurs que la nouvelle majorité est absolument déterminée à mettre en œuvre son projet politique (…) c’est le meilleur moyen pour répondre à la méfiance abyssale que nos concitoyens entretiennent à l’égard de la parole publique",a-t-il par la suite expliqué.
Il n’est point dans le projet une intention populiste ou plébiscitaire, rassure-t-il : "Réfléchissons, il y a moins de risque de populisme quand le peuple peut s’exprimer dans les urnes. À l’inverse, le risque populiste est beaucoup plus fort si le peuple a le sentiment qu’on lui refuse la parole. C’est le non-usage du référendum qui lui donne une dimension plébiscitaire. Il faut ‘banaliser’ la procédure référendaire pour la rendre à sa vocation première : permettre au peuple de France de trancher des questions importantes qui concernent son destin".