Les collectivités locales recevront 7 milliards d’euros en moins en 2015. L’Etat compte réaliser 11 milliards d’économies d’ici 2017. La cure d’amaigrissement est drastique.
Le gouvernement a confirmé hier la baisse des dotations allouées aux collectivités locales, rapporte aujourd’hui Europe 1. André Laignel, président du Comité des finances locales (CFL), a déclaré après une réunion avec le secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert : "L’enveloppe" qui regroupe les principaux concours aux collectivités, va ainsi "passer de 56,84 milliards d’euros en 2014 à 53,17 l’an prochain", soit "une réduction de 6,5% ".
Cette baisse de 3,7 milliards d’euros a été envisagée début juillet par le gouvernement. Manuel Valls avait annoncé en avril que l’Etat ferait d’ici 2017 onze milliards d’euros d’économies sur ses aides aux collectivités locales. Un communiqué de l’Association des maires de France évoque "un prélèvement incohérent, arbitraire et insupportable ".
"Les collectivités n’ont pas de trésor caché sur lequel on peut prélever sans dommage", s’insurge-t-elle. Le gouvernement prend aussi un risque, selon elle, car "un des points forts du pays, ce sont les infrastructures financées en majeure partie par les collectivités locales. Ne plus les développer, ni même assurer leur entretien, c’est se priver d’atouts dans la compétition internationale ".
André Laignel, maire d’Issoudun et vice-président délégué de l’association des maires de France, a déclaré sur les ondes d’Europe 1 : "Ça représentera une baisse des crédits d’investissements de 30% en 2015 ". "La rénovation d’un équipement, la maison de l’enfance … on attendra que les moyens financiers nous le permettent", se désole-t-il.
Une compression de personnel n’est pas, pour lui, une solution : " Je peux réduire les frais de personnels à la crèche à domicile par exemple, mais ça veut dire que moins d’enfants seront reçus. Ou je peux les réduire dans les gymnases mais ça veut dire que je serai obligé d’en fermer ". "Une mairie n’a pas du personnel pour avoir du personnel. On a du personnel pour répondre à un certain nombre de besoins qui sont inhérents à la préservation d’une vie collective de qualité ", ajoute-t-il.