Suite à la démission du gouvernement Valls, la question de qui reste, qui part suscite l’intérêt de tous. Eliminant Montegourg de la course, quel sera le ressort des autres membres de l’équipe de Valls : Hamon, Taubira .....
Après les critiques lancées par le ministre de l’économie à l’encontre de la politique économique adoptée par l’exécutif, François Hollande a demandé à Valls la formation d’un nouveau gouvernement attendu pour mardi. Si le départ de Montebourg reste évident, certains de ses collègues pourraient subir le même sort, surtout ceux qui ont voté pour une inflexion de la politique du gouvernement.
Benoît Hamon, nommé à l’Economie sociale et solidaire en 2012 et promu à l’Education nationale lors du remaniement d’avril dernier, est resté dans la discrétion depuis l’élection de François Hollande. Ses déclarations lors de la Fête de la Rose organisée par Montebourg semblent pourtant montrer qu’il est sorti de son silence tout en prenant garde de modérer ses paroles. "Arnaud et moi ne sommes pas loin des frondeurs", a-t-il déclaré ce dimanche sur les propos du Parisien. "Mais notre problème n’est pas d’en prendre la tête", faisait-il remarquer. Hamon de rajouter que "notre volonté est d’être au service d’un rassemblement de la gauche et de peser au sein même du gouvernement. On peut avoir un avis, une conviction, l’exprimer et être loyal".
Avec l’arrivée de cette rentrée scolaire brouillée par la réforme des rythmes scolaires, l’exécutif ne se penchera pas pour le départ du ministre de l’Education. Matignon a voilé la mèche en affirmant dans le Monde dimanche soir que Benoît Hamon "n’est pas ministre de l’Economie, ce n’est pas tout à fait la même chose". Le tenant de l’aile gauche du parti socialiste, quant à lui, se réserve d’émettre plus de commentaires. "On est assez serein, on est au travail", dévoilait lundi matin l’entourage de Benoît Hamon, peu de temps après l’annonce de la démission de l’ensemble du gouvernement sur les informations rapportées par Europe1. "On n’est pas du tout dans un état démissionnaire", a-t-on ajouté en insistant sur la rentrée "qui est sur les rails".
Depuis l’élection de François Hollande, Taubira s’est toujours dressée contre Manuel Valls au sein du gouvernement. Lorsque Valls occupait le poste de ministre de l’Intérieur, la Garde des Sceaux était formellement opposée à la réforme pénale. Christiane Taubira avait quand même réussi à garder son poste lorsque Valls avait été nommé à Matignon, en mars. Toutefois, sa proximité avec Montebourg et Hamon pourrait lui causer du tort. Récemment, en juin, Christiane Taubira a plaidé pour la cause des députés "frondeurs" du PS, en exigeant "qu’il y ait des espaces de débats, des espaces d’amélioration des textes", propos repris sur Europe1. Enfin, d’après les mêmes sources, la ministre de la Justice avait félicité Arnaud Montebourg et Benoît Hamon en leur disant "bravo", après leurs déclarations critiques à l’encontre de l’exécutif.
Filippetti est parvenue à rester dans les locaux du ministère de la Culture après le dernier remaniement. Mais elle a déjà annoncé dans une lettre adressée au président ainsi qu’à Manuel Valls qu’elle n’intégrera pas le prochain gouvernement.