Hier soir, François Hollande a convié les journalistes l’Association de la presse présidentielle à dîner, le temps de faire un tour d’horizon de l’actualité internationale, française et …des rumeurs de mariage.
Le dîner a plutôt démarré dans une atmosphère lourde avec la situation au Proche-Orient que le président de la République a évoqué avec gravité, raconte Le Parisien. François Hollande a assuré que la position de la France dans le conflit au Proche-Orient était équilibrée, balayant les critiques de ceux qui estiment que la France est trop pro-israélienne, elle fait « beaucoup au niveau diplomatique », a-t-il assuré.
La Syrie et les 180 morts de la guerre en deux ans a été également abordée, le chef de l’Etat avait milité pour leur cause pour une intervention des Occidentaux : « Ce sera la tache indélébile de la communauté internationale, pour ne pas avoir agi. Ca restera le moment le plus difficile, le plus éprouvant de mon mandat ».
Toujours au niveau diplomatique, les tensions avec la Russie et la livraison du 2e Mistral qui « dépendra de l’attitude » de Moscou dans le conflit ukrainien, a averti François Hollande. "Cela dépendra de l’attitude de la Russie, je le dis très clairement. Mais à ce stade, il n’y a pas de sanction décidée qui nous obligerait à renoncer" à ce contrat.
Il poursuit : « Et s’il devait y avoir des sanctions, cela interviendrait au niveau du Conseil européen et ça ne porterait que sur du matériel à venir. On n’en est pas là. On verra si les Russes se comportent mal » mais, a-t-il souligné, « Poutine est plutôt sur l’idée de faire des propositions politiques ». « Les Russes ont payé. Il faudrait qu’on rembourse 1,1 milliard d’euro » si le bateau n’était pas livré, a martelé le président à propos du 1er Mistral.
François Hollande a rappelé à l’ordre Pierre Gattaz, le patron du Medef quand il était question de commenter l’interview du patron des patrons dans Le Figaro dans laquelle ce dernier jugeait la situation de la France « catastrophique » : « Ce n’est pas la première fois qu’il a ce type de déclarations », a lancé le président de la République. « Il y a un problème de langage, ce langage-là doit changer. Il y a un problème d’expression qui peut avoir des conséquences économiques », a-t-il regretté. Le chef de l’Etat a encore ironisé en lançant : « C’est quand même pas moi qui ai porté un badge "un million d’emplois" ! ».
En matière de politique intérieure, François Hollande n’a pas caché qu’il était difficile de réformer la France, déplorant les « lenteurs et des résultats qui se font attendre ». « Mais on ne peut pas se résoudre à l’impuissance politique. Car ce n’est pas l’abstention qui gagne dans ce cas-là mais le Front national », a-t-il encore poursuivi. Il a reconnu au passage que le score du FN aux dernières élections européennes avaient été un « choc » au niveau international. « Il faut retrouver un sentiment de fierté en France », a-t-il affirmé.
La réforme territoriale et les critiques qu’elle suscite jusque dans son camp, notamment par Martine Aubry, est un exemple flagrant des lenteurs. « Elle serait validée, même si elle peut être corrigée, car cette réforme est extrêmement importante pour la France » a soutenu François Hollande.
Sur les questions ayant trait à sa vie privée, le président de la République a démenti les rumeurs de mariage. Rien n’est prévu le 12 août, alors que la rumeur sur une officialisation de sa relation, voire d’un mariage, ce jour-là avec l’actrice Julie Gayet a fait surface depuis quelque temps. François Hollande a répondu avec humour avec une éventuelle heureuse nouvelle pour le 12 août : « Le seul événement que je connaisse le 12 août, c’est mon anniversaire ». Le président a précisé : « Pas la peine d’apporter des dragées ».
Interrogé sur une éventuelle confrontation avec Nicolas Sarkozy en 2017, le président a brandi un joker : « Un président peut tout faire sauf s’occuper de l’opposition. Et même s’occuper de la majorité, ce n’est pas toujours facile ». « Je ne suis pas habilité à choisir le candidat à droite. Je ne participe à aucune primaire... à droite ! », a-t-il conclu en faisant allusion aux revendications de certains dans son camp qui réclament des primaires socialistes.