Des menaces de boycott planent sur la troisième grande conférence sociale du quinquennat. Si les organisations ont annoncé leur présence, les syndicats, eux, sont plutôt frileux.
La troisième grande conférence sociale du quinquennat, qui se tient ce lundi et demain, mardi, s’annonce orageux. Si le patronat a confirmé sa présence, les syndicats radicaux s’orientent vers un boycott partiel, selon Le Figaro.
Le grand-rendez-vous de l’été réunissant depuis deux ans patronat et syndicats sous l’égide de l’exécutif pourrait être le dernier. Pour éviter un boycott de la part du patronat, le premier ministre Manuel Valls a décidé d’un report partiel du compte pénibilité et des ajustements sur les temps partiels. Si les mesures ont séduit l’UPA (artisans), la CGPME et le Medef, elles ont par contre rencontré une levée de bouclier chez les syndicats. D’abord parce qu’ils n’ont pas été prévenus en amont, ce qui constitue un oubli est pour le moins paradoxal pour un gouvernement qui se veut le chantre du dialogue social. Ensuite, sur le fond la CFDT ne peut accepter un report du compte pénibilité qu’elle défendait contre vents et marrées. Quant à la FO et à la CGT, elles s’insurgent contre l’orientation « libérale » du gouvernement.
La centrale de Laurent Berger ira à la conférence mais ce sera pour faire preuve de son mécontentement. « Nous interpellerons le gouvernement et le Medef », promet Véronique Descacq, numéro deux de la CFDT qui poursuit : « Nous nous montrerons exigeants sur les contreparties au pacte de responsabilité ». La FO sera aussi présente à l’ouverture mais se réserve le droit de partir quand bon lui semblera. Même discours du côté de la CGT : « L’entretien avec le président de la République mérite la présence du secrétaire général de la CGT », souligne Thierry Lepaon. « Nous lui dirons ainsi ce qu’on pense ». Lui aussi décidera au dernier moment si sa centrale participera à la deuxième journée selon les réponses de François Hollande.
Et ce n’est pas le dernier avertissement du gouvernement qui le fera changer d’avis.En effet, le ministère du Travail a fait savoir que seules les propositions des organisations qui participeront aux tables rondes seront retenues pour l’agenda social des prochains mois, comme pour maintenir l’ordre dans la conférence. « Chacun a le sens des responsabilités, chacun a ses contributions à apporter », affirme-t-on rue de Grenelle.
Au choix pour les participants donc, une forme de bâton ou de carotte qui se double d’un appel « à aller au-delà des postures », comme l’a rappelé François Rebsamen, le ministre du Travail vendredi. Même ligne pour Manuel Valls qui a plaidé pour la nécessité de réformer, hier, à Vauvert (Gard). « Oui, la réforme peut créer des déséquilibres, perturber des habitudes, des acquis. Mais la réforme va remettre ce pays en marche », a-t-il affirmé.