Les espoirs de découvrir l’assassin du petit Grégory plus de vingt-cinq ans après les faits grâce aux analyses ADN ont été balayés mercredi, le parquet général de Dijon confirmant qu’elles ne menaient à aucune piste.
DIJON (AFP) - Les espoirs de découvrir l’assassin du petit Grégory plus de vingt-cinq ans après les faits grâce aux analyses ADN ont été balayés mercredi, le parquet général de Dijon confirmant qu’elles ne menaient à aucune piste.
"Sur 150 prélèvements entre les mains des experts, je confirme qu’il n’y a pas d’éléments qui permettent d’identifier un ou plusieurs auteurs sur les différents scellés", a déclaré à l’AFP Jean-Marie Beney, procureur général de Dijon, qui dirige l ?enquête sur l’assassinat de Grégory Villemin.
Une source proche de l’enquête avait déjà révélé mardi soir à l’Est républicain que les comparaisons d’ADN n ?avaient "rien donné".
M. Beney a cependant souligné qu’il restait quelques protagonistes à la marge de l’affaire, dont l’ADN était encore en cours d’examen. Ces derniers résultats, qui ont peu de chances d’être probants, et un rapport de synthèse sont attendus "pour la fin de cette semaine ou le début de la suivante", a précisé M. Beney.
En octobre 2009, le parquet général de Dijon avait annoncé que des traces d ?ADN avaient été découvertes sur les cordelettes qui avaient servi à entraver Grégory Villemin, quatre ans, retrouvé noyé, pieds et poings liés, dans la Vologne le 16 octobre 1984, un crime qui n ?a jamais été élucidé.
Des empreintes génétiques avaient également été relevées sur des vêtements de l ?enfant, ainsi que sur des courriers du "corbeau", dont l ?un revendique la mort du garçonnet.
Le laboratoire Biomnis, à Lyon, avait alors été chargé par la chambre de l ?instruction de la cour d’appel de Dijon de comparer ces traces avec les profils génétiques de différents protagonistes de l ?affaire.
Une cellule de gendarmes avait procédé, à partir de décembre 2009, à des prélèvements ADN : d ?abord sur des magistrats, greffiers ou enquêteurs - afin d’exclure la piste de profils génétiques "parasites" -, puis sur les membres des familles Villemin, Bolle et Laroche.
"Le profil de Bernard Laroche n’a pas été retrouvé sur les scellés", a insisté Jean-Marie Beney.
Un temps soupçonné, Bernard Laroche, le cousin germain de Jean-Marie Villemin, avait été inculpé d’assassinat, écroué puis remis en liberté en février 1985 avant d’être abattu par celui-ci un mois plus tard.
Concernant les nouvelles orientations de l’enquête, le procureur général a estimé qu’il était "précipité" de se prononcer. "Le président de la chambre de l’instruction de Dijon, Jean-François Pontonnier, le ministère public et les parties civiles vont prendre connaissance du rapport et seront en mesure de dire ce qu’il convient de faire", a-t-il expliqué.
Toutefois, "il est vrai que l’analyse des voix ou d’autres techniques d’analyses des scellés, qui ont l’inconvénient d’être destructives, sont une piste de réflexion", a indiqué le représentant du parquet général.
"Elargir le cercle des personnes qui ont fait l’objet d’un prélèvement ADN est également une piste, peut-être qu’à la marge ça pourra être utile", a-t-il également jugé.
Les premières analyses ADN avaient déjà permis d’écarter les profils génétiques des parents de l’enfant, Christine et Jean-Marie Villemin.
En juillet 1985, la mère de Grégory avait été inculpée puis écrouée pour l’assassinat de son fils. Remise en liberté quelques jours plus tard, elle avait bénéficié d’un non-lieu en 1993.
Les questions demeurent toujours aussi nombreuses quant à l’identité du tueur et du "corbeau" qui harcelait la famille Villemin, depuis 1981.