Condamné à perpétuité pour l’assassinat du préfet de Corse, Claude Erignac, en 1988, Yvan Colonna est décédé, ce lundi 21 mars, à l’âge de 61 ans après son agression à la prison d’Arles. Il était dans le coma depuis plus de deux semaines dans un hôpital de Marseille.
Le décès d’Yvan Colonna a été confirmé par l’avocat de sa famille après l’annonce de différents médias comme BFMTV et Le Parisien. Agressé par un codétenu le mercredi 2 mars dernier, le militant nationaliste corse condamné à la réclusion à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Érignac en Corse en 1998 était dans le coma depuis plus de deux semaines dans un hôpital de Marseille. Sa mort a été causée par les blessures liées à son agression à la prison d’Arles. "La famille d’Yvan Colonna confirme son décès ce soir à l’hôpital de Marseille. Elle demande que son deuil soit respecté et ne fera aucun commentaire", a souligné Maître Spinosi sur les propos relayés par Ouest France.
Franck Elong Abé, un djihadiste de 36 ans, a violemment attaqué Yvan Colonna début mars dans la salle de sport de la prison d’Arles. Il a agressé le militant nationaliste corse au nom d’un "blasphème" qu’il aurait proféré. Transporté dans le service de réanimation de l’hôpital d’Arles, il a été ensuite transféré à Marseille en état de coma post-anoxique, a déclaré l’un de ses avocats, Me Emmanuel Mercinier Pantalacci. Le "berger de Cargèse" était dans cet état pendant près de trois semaines, avant son décès ce lundi.
L’assassinat du préfet de Corse Claude Érignac le 6 février 1998 a été qualifié par le président Jacques Chirac comme un acte "barbare… Sans précédent dans notre histoire". Yvan Colonna a été arrêté en juillet 2003 dans une bergerie près de Propriano après une cavale qui a duré quatre ans. Une longue saga judiciaire s’en suivait alors avec trois procès qui ont abouti à une condamnation définitive à la réclusion criminelle à perpétuité (sans période de sûreté) en 2011. Le militant nationaliste corse a toujours nié son implication dans l’assassinat. "Je n’ai jamais tué personne, je n’ai jamais pensé tuer quelqu’un", avait-il martelé lors de son dernier procès.
Yvan Colonna a été emprisonné à Fresnes (Val-de-Marne), Toulon puis Arles, et a toujours demandé d’être rapproché en Corse, mais en vain. En 2018, il a épousé sa femme, mère de son fils aujourd’hui âgé d’une dizaine d’années, en prison. Son épouse a alors supplié Emmanuel Macron lors d’une visite à Ajaccio : "Mon fils de six ans n’a pas vu son père depuis un an et demi. S’il vous plaît, faites quelque chose", a-t-elle lâché. "Que votre enfant puisse voir son père, que les personnes qui sont détenues dans notre pays puissent voir leur famille, ça fait partie des choses que nous allons assurer", lui avait alors répondu le président.
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