Yasmine Znaïdi, née à Talence, en Gironde, a été condamnée par contumace en 2019 à six ans d’emprisonnement à Paris. Et pour cause : elle a distribué en 2012 et 2013 à Gaza de l’argent récolté par son association à des membres du Hamas et du Djihad islamique.
La justice refuse de laisser rentrer en France une Girondine. Condamnée à de l’emprisonnement pour détournement de fonds au profit d’organisations terroristes, Yasmine Znaïdi, 43 ans, devra rester à Gaza où elle vit depuis 2016. La Girondine, condamnée par contumace en 2019 à six ans d’emprisonnement à Paris, a déposé une requête afin de pouvoir disposer d’un laissez-passer consulaire pour retourner dans l’Hexagone avec son fils de 3 ans, Omar Abudaher. Deux autres de ses enfants ont malheureusement perdu la vie en octobre dans un bombardement israélien. La plus haute juridiction administrative française a répondu en annulant en appel l’obligation faite aux autorités consulaires de lui délivrer un laissez-passer, rapporte Le Figaro.
Née à Talence, en Gironde, Yasmine Znaïdi a organisé en 2013 par le biais de son association une collecte de fonds pour l’acheminement de matériel médical et de médicaments en Syrie. Les fonds étaient finalement "acheminés durant l’été 2013 dans la région d’Idlib au profit de djihadistes, dans la perspective d’acquérir des armes et des munitions". En conséquence, elle a été condamnée en février 2019 par contumace à six ans d’emprisonnement à Paris pour avoir distribué à Gaza de l’argent récolté par son association à des membres du Hamas et du Djihad islamique. Selon une source française proche du dossier, la Girondine "fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis juillet 2016".
Fin décembre, le tribunal administratif de Paris avait donné son accord pour la délivrance d’un laissez-passer. Il a alors enjoint au consulat de France en Israël de lui délivrer le document avant que le ministère des Affaires étrangères français ne fasse appel. Le Conseil d’État s’est finalement rangé du côté du Quai d’Orsay, annulant la décision du tribunal administratif sous prétexte que la juridiction française n’était pas compétente. En effet, l’inscription sur la liste des personnes à évacuer nécessite la validation des autorités israéliennes et égyptiennes, et cela relève non seulement de la compétence de l’État français, mais également de négociations avec ces gouvernements étrangers. De son côté, l’avocat de Yasmine Znaïdi, Me Nabil Boudi, a pointé du doigt l’inaction des autorités françaises, affirmant qu’"aucun élément (ne) prouve que la France (fasse) les efforts nécessaires" pour la faire sortir.