Le procès de onze lycéens accusés de viol en réunion a débuté mardi 7 mai en Seine-Saint-Denis.
Le 15 septembre 2016 à Noisy-le-Sec, une adolescente de 17 ans a été appelée par son ancien petit ami qui lui demande de le rejoindre, a rapporté Le Figaro Étudiant. Sur le chemin, elle s’est fait voler son téléphone par des garçons qui l’ont entraîné dans une cave. Et elle a été violée par des agresseurs qui se sont succédés par groupes de deux. Pour la faire taire, certains ont pris des images et l’ont menacé de les diffuser. Après leurs méfaits, les suspects sont partis ensuite à leur entraînement de football.
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Très choquée, la jeune fille s’est confiée à une riveraine, selon Le Parisien. Elle a affirmé avoir été violée par plus de dix personnes en tenue de foot qui ont parlé d’entraînement. Arrivés dans un stade situé à proximité de la cave, les policiers ont interpellé plusieurs garçons dont l’ex-petit ami .
La victime a reconnu sept de ses agresseurs mais au bout de l’enquête de la Sûreté territoriale, onze suspects ont été placés en détention provisoire les mois suivants. Et les policiers ont aussi découvert trois autres victimes de faits similaires qui incriminent les mêmes suspects.
Après l’enquête, les forces de l’ordre ont su que les lycéens se prévenaient par un "langage codé" quand une fille était ramenée dans la cave. Accusés de viols collectifs, le procès de ces onze jeunes hommes a commencé mardi 7 mai au Palais de justice de Seine-Saint-Denis, à Bobigny. Au moment des faits, huit des accusés étaient encore mineurs alors le procès, qui va durer probablement trois semaines, se tient à huit clos devant la cour d’assises des mineurs.
Quatre jeunes filles sont parties civiles dont trois n’avaient pas porté plainte. D’après Maître Barbara Wallaert, conseil d’une partie civile, "on ne peut pas déduire un consentement par l’absence d’un dépôt de plainte". L’une d’entre elles a expliqué qu’elle n’aurait jamais parlé si elle n’avait pas été convoquée par la police. La quatrième, âgée de 14 ans à l’époque a finalement accusé un jeune homme pour agression sexuelle à l’été 2016.
Selon une source proche du dossier, plusieurs accusés ont soutenu que la jeune fille était consentante, d’autres ont reconnu qu’elle n’était pas la seule à avoir été entraînée dans la cave. Dans ce sens, deux autres adolescentes retrouvées par les policiers ont fini par dénoncer des viols en réunion. Une des plaignantes a évoqué le poids de "la loi de la cité, la loi du silence, où tout le monde sait, mais ne dit rien".
Maître David-Olivier Kaminski, un des avocats des accusés a affirmé au Parisien qu’il s’agit "d’une affaire de mœurs des quartiers, avec tout ce que ça comporte de codes dits et non-dits". Un avis complété par Me Ian Knafou qui a dit que cela interroge aussi le "rapport des hommes aux femmes et des femmes à elles-mêmes".
Par ailleurs, les expertises psychologiques et psychiatriques ont montré un effet de groupe déterminant dans le passage à l’acte. Si l’excuse de minorité est retenue, les accusés les plus jeunes encourent 10 ans de réclusion alors que 20 ans seront requis pour les majeurs. Le verdict sera prononcé le 24 mai. La plupart de ces jeunes hommes, aujourd’hui âgés de 18 à 22 ans n’ont pas de casier judiciaire.
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