Le ministre de l’Intérieur a annoncé que près de 3 200 personnes ont été interpellées depuis la mort de Nahel, survenue mardi dernier, en lien avec les récentes violences urbaines. Il s’agit du premier bilan exhaustif des interpellations.
Depuis le décès tragique du jeune Nahel à Nanterre le mardi 27 juin, les forces de l’ordre ont procédé à l’interpellation d’environ 3 200 individus lors de cinq nuits consécutives d’émeutes à travers tout le pays. C’est le chiffre annoncé par Gérald Darmanin lors de sa visite à Reims le lundi 3 juillet. Selon le ministre de l’Intérieur, "sur ces 3 200 personnes, environ 60 % n’ont aucun antécédent judiciaire, ne sont pas connues des services de police et n’ont jamais fait l’objet d’un contrôle".
La moyenne d’âge des personnes interpellées est d’environ 17 ans, et il a été signalé la présence, parfois, d’enfants âgés de 12 à 13 ans, qui se sont impliqués dans des actes d’incendie volontaire, des attaques contre les forces de l’ordre ou des élus. Gérald Darmanin a également souligné "la responsabilité des parents et de la famille" dans la surveillance de ces jeunes, car "il n’appartient pas à la police nationale, à la gendarmerie, aux maires ou même à l’État de résoudre le problème lorsque qu’un enfant de 12 ans met le feu à une école".
Le ministre a constaté qu’à la suite d’une nuit de dimanche à lundi sans incident majeur signalé, "l’ordre" était en train de se rétablir grâce à la fermeté affichée. Cependant, il a souligné que les policiers et les gendarmes, sur demande du président de la République, resteront fortement mobilisés au cours des prochaines nuits. Il a également annoncé le déblocage de 20 millions d’euros pour remettre en place les "caméras de vidéoprotection" endommagées lors des émeutes, dès la fin de l’été. "Les fonds de l’État sont à la disposition des maires de France", a-t-il précisé.
Au cours des cinq nuits d’émeutes jusqu’au dimanche matin, le ministère de l’Intérieur a recensé environ 5 000 véhicules incendiés, 10 000 feux de poubelle, près de 1 000 bâtiments incendiés ou endommagés, 250 attaques contre des commissariats ou des gendarmeries, ainsi que plus de 700 membres des forces de l’ordre blessés.