Une récente étude révèle des comportements inquiétants dans le monde de la culture à La Réunion. Une centaine de personnes affirme avoir déjà subi des comportements sexistes, dont 4 viols.
Nous avons recueilli le témoignage, anonyme, d’une personne victime, elle de harcèlement. Pour la première fois, elle témoigne de son calvaire dans les médias. Pendant des mois, cette manageuse a subi un harcèlement de la part de l’artiste dont elle s’occupait. Deux ans après les faits, l’émotion est toujours présente.
"Cette personne m’a écrit à plusieurs reprises qu’elle n’hésiterait pas à me détruire, partout dans le milieu culturel. Même si les faits se sont passés en 2022, ce n’est toujours pas facile d’en parler. Le côté sacralisation permet à toutes ces personnes de se construire un ego surdimensionné et une espèce de puissance démesurée et mal placée. Certains artistes perdent pied et se sentent ultrapuissant. Ils pensent qu’ils disposent des femmes comme ils veulent et ne font pas la différence entre relation professionnelle et personnelle".
Une plainte a été déposée, mais elle est restée sans suite. Ce n’est pas une exception puisqu’une récente étude a révélé que 111 femmes avaient subi des cas de violences sexistes et sexuelles dans le domaine de l’art de la culture à La Réunion.
Sandrine Ebrard, membre de l’association FH+ est à l’origine de l’étude. Elle assure que libérer la parole reste très compliqué ici à La Réunion. "Les victimes qui osent parler sont ensuite black-listées. Cela traduit par des mises à l’écart, jusqu’à la perte d’emploi".
Pour le directeur de la salle de spectacle, prendre position contre ces violences est nécessaire. "On a besoin de cohérence, on ne peut pas parler de la beauté du monde, si cela se fait au mépris du bien être des équipes et de l’égalité", réagit Gilles Cailleau, directeur de la salle de spectacle "le Séchoir".
Les associations entendent continuer le combat, pour enfin libérer la parole et en finir avec ces violences.