Avant de mourir, le livreur de 42 ans, Cédric Chouviat, a répété sept fois "J’étouffe !" lors de son interpellation musclée, début janvier.
Information judiciaire pour "homicide involontaire"
La vidéo de l’interpellation musclée d’un livreur en scooter, Cédric Chouviat, a circulé sur les réseaux sociaux. Cet homme de 42 ans a succombé à une crise cardiaque après son interpellation par quatre policiers, le 3 janvier dernier. Le Monde et Mediapart ont pu accéder aux enregistrements de cette arrestation qui ont révélé que le quadragénaire a crié à sept reprises "j’étouffe !" avant de mourir.
Les quatre policiers impliqués dans cette affaire ont été placés en garde à vue, mercredi 17 juin. L’Inspection générale de la police nationale s’est chargée de les auditionner et une information judiciaire a été ouverte pour "homicide involontaire".
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Selon le journal Le Monde, lors de l’interpellation de Cédric Chouviat, "à trois reprises, le contrôle semble prendre fin, mais à chaque fois, un échange verbal le relance".
De leur côté, les enquêteurs ont souligné qu’il y a eu un échange "relativement correct", émaillé toutefois par une sorte de "provocation" ou de "défiance" dans les paroles de Cédric Chouviat. L’un des policiers a expliqué avoir entendu "fils de pute", mais les experts ont avoué n’avoir reconnu aucune insulte. Puis le livreur a lancé : "Arrête", ensuite : "je m’arrête", et enfin il a crié sept fois : "J’étouffe !". Les secours, dépêchés sur place, n’ont pas réussi à le réanimer.
Cette affaire fait écho à l’interpellation de George Floyd, le 25 mai dernier à Minneapolis, qui est décédé aux mains d’un policier blanc. La mort de cet Afro-Américain a ensuite suscité le mouvement de protestation contre les violences policières et le racisme.
Pour justifier la fin de l’enseignement de la ’clé d’étranglement’ aux forces de l’ordre, le ministre de l’intérieur Christophe Castaner a fait référence à l’affaire Chouviat. En attendant une méthode alternative, cette technique très controversée sera maintenue, mais devra être utilisée avec "mesure et discernement" et notamment lorsque "les circonstances l’exigent", rapporte RTL.
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