Illustration - Levine-Roberts/Sipa USA/SIPA
Le patron, un père de trois enfants, aurait menacé ses employés de sanctions professionnelles. Les faits se sont produit dans supermarché à Flixecourt, dans la Somme (Amiens) entre 2012 et 2016.
La cour d’assises de la Somme a rendu son verdict ce jeudi 20 mars. Un ancien directeur de supermarché à Flixecourt a été condamné à 10 ans de prison pour viol, agressions et harcèlement sexuels sur plusieurs de ses employées. Entre 2012 et 2016, cet homme de 51 ans aurait abusé de son autorité pour contraindre ses salariées à des actes sexuels sous menace de représailles professionnelles. Le procès, qui s’est ouvert lundi à Amiens, a mis en lumière un système de domination exercé par l’accusé sur ses employés. Ces derniers étaient souvent vulnérables financièrement et hiérarchiquement. Quatre d’entre elles s’étaient constituées parties civiles, dont deux l’accusant de viol. Il était également poursuivi pour agressions sexuelles, harcèlement et exhibition sexuelle, rapporte BFMTV.
Durant les audiences, les témoignages ont révélé un climat de peur et d’emprise psychologique. L’une des employées, accusée par ces pressions, avait tenté de mettre fin à ses jours en avril 2016. Ce qui a déclenché l’ouverture de l’enquête. La cour d’assises a reconnu la culpabilité de l’accusé pour trois des victimes. En revanche, il a été acquitté pour des faits déclarés par l’une des deux femmes l’accusant de viol. La condamnation a cependant été saluée par les avocats des parties civiles. « C’est une peine à la hauteur de la gravité des faits commis sur une longue période », a déclaré Me Guillaume Demarcq, représentant l’une des victimes de harcèlement sexuel. De son côté, la défense, représentée par Me Stéphane Daquo, a estimé que la peine était « un peu sévère » , notamment en raison de l’ancienneté des faits.
L’ancien directeur, père de trois enfants, a toujours nié les accusations, parlant d’un « complot » contre lui. Mais son attitude pendant l’enquête n’a pas plaidé en sa faveur. En 2021, il avait été condamné à cinq mois de prison pour subornation de témoin. Depuis sa cellule, il avait rédigé une lettre adressée à trois employés, et leur avait demandé de décrédibiliser les plaignantes dans leurs dépositions. Avec cette condamnation à 10 ans de réclusion, la justice a voulu envoyer un message fort contre les abus de pouvoir en milieu professionnel, rappelant que le statut hiérarchique ne sait pas exonérer de toute responsabilité pénale.
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