Poursuivi pour non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs, le cardinal Philippe Barbarin a annoncé ne jamais chercher à couvrir ces actes horribles durant son procès.
Accusé d’abus sexuels commis il y a 25 ans sur des jeunes scouts, le père Bernard Preynat a été mis en cause en 2015, selon France 24. Monseigneur Philippe Barbarin est accusé d’être au courant de ce scandale ; ce qui a conduit certaines victimes à déposer plainte contre lui pour non-dénonciation.
D’après François Devaux de l’association "La parole libérée", la responsabilité du diocèse de Lyon qui a protégé depuis 25 ans un pédophile a été évoquée depuis le départ. Pourtant, en 2016, le procureur qui avait considéré comme « instantané » le délit de non-dénonciation avait renoncé aux poursuites.
Une procédure de citation directe devant le tribunal sur la base d’une « mauvaise interprétation de la loi » a été lancée par neuf plaignants.
Le cardinal Philippe Barbarin ainsi que cinq anciens membres du diocèse sont accusés de non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs. Leur procès s’est ouvert au tribunal correctionnel de Lyon lundi 7 janvier. « Je n’ai jamais cherché à cacher, encore moins à couvrir ces faits horribles », a annoncé l’archevêque de Lyon dans une déclaration avant de répondre aux questions du tribunal.
Les questions de procédure ont été soulevées au cours de la première matinée d’audience durant laquelle les avocats de la défense ont signifié des points d’irrecevabilité ou de nullité, selon France 24. Comme il y a absence de préjudice personnel direct et certain, les avocats veulent " pour preuve le fait que plaignants et prévenus, à de rares exceptions, ne sont jamais rentrés en contact", rapportee France24.
En réplique, une avocate des plaignants a dénoncé que les concernés ne comprennent pas les souffrances des victimes qui même adultes, se retrouvent toujours dans un état de sidération. « Leur préjudice personnel, c’est le fait d’avoir été maintenus dans cette situation par votre silence », a-t-elle ajouté.
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De son côté, la défense compte sur le procès pour rétablir certaines vérités. « On ne répare pas une injustice par une autre », a signifié Maître Jean-Félix Luciani, un avocat du cardinal en dénonçant l’acharnement subi par son client. Pour se défendre, le cardinal Philippe Barbarin a assuré avoir mis en œuvre ce qui Rome a suggéré. Ainsi, « tout le monde est tombé sur moi », a-t-il déploré.
Dans cette affaire de non-dénonciation, les accusés encourent trois ans de prison et 45 000 euros d’amende