Tardivon JC/SIPA
Ces faits se sont déroulés le 10 décembre dernier, à Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise). Une jeune femme accuse la police d’être responsable de sa fausse couche.
Lors d’une conférence de presse, lundi 18 janvier, une jeune femme de 23 ans, nommée Déborah, a indiqué qu’elle a perdu son bébé après avoir été violentée par la police. Comme le relate le journal 20 Minutes, elle a déjà déposé une première plainte en décembre. La semaine dernière, une nouvelle plainte avec constitution de partie civile pour "violences par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une mutilation permanente", a été également déposée.
En fin d’après-midi du 10 décembre, la jeune femme, enceinte de 4 mois et demi, s’est retrouvée dans un centre commercial à Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise) avec sa cousine. Des policiers en patrouille ont demandé aux deux femmes de mettre le masque, et "on a dit oui tout de suite", a assuré Déborah devant la presse, pourtant, la policière a décidé de les verbaliser.
Selon ses dires, cette dernière est revenue vers elles en courant alors qu’elles étaient en train de discuter entre elles. "Nous étions en conversation avec ma cousine, et elle est revenue en attrapant le poignet de ma cousine afin de l’interpeller pour ’outrage’", a confirmé la jeune femme.
Selon Déborah, l’agent l’a, par la suite, attrapée par le bras, l’a poussée contre le mur trois fois violemment alors qu’elle a répété qu’elle était enceinte. Elle a aussi raconté avoir été secouée par la policière qui lui a demandé de s’excuser. Une source proche de l’enquête a indiqué qu’après leur garde à vue, les deux femmes ont écopé d’une convocation devant la justice en juillet pour "outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique".
"Dans la nuit j’ai commencé à ressentir des douleurs qui se révéleront être des contractions", a raconté la jeune femme, émue face à la presse. Après de nombreuses consultations médicales, elle s’est vue délivrer une incapacité temporaire de travail (ITT) de huit jours. Deux jours après les faits, elle est hospitalisée en urgence et a accouché d’une petite fille, mort-née, le 21 décembre. "Je sens une injustice, j’ai perdu ma fille", a murmuré Déborah.
Le parquet de Pontoise a précisé, début janvier, qu’une enquête est confiée à l’IGPN pour déterminer précisément les circonstances de l’interpellation dénoncées par la jeune femme. De nouveau contacté lundi, il n’a pas donné suite dans l’immédiat, note le journal 20 Minutes.
Me Vincent Brenghart, le conseil de Déborah a indiqué que touts ces faits amènent à considérer qu’il existe un lien de causalité entre l’intervention policière et la perte de l’enfant de sa cliente. "A ma connaissance, c’est la première fois que nous sommes confrontés à un cas de violence policière susceptible d’avoir entraîné la mort d’un enfant", a-t-il estimé.
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