Une grande opération menée à l’échelle nationale a permis d’interpeller 95 individus impliqués dans un réseau international de diffusion d’images et de vidéos à caractère pédopornographique.
Cette affaire, qui a mobilisé des centaines d’enquêteurs, met en lumière l’ampleur du phénomène et la détermination des autorités à lutter contre ces crimes odieux.
Le démantèlement de ce réseau a été rendu possible grâce à des investigations minutieuses menées par la gendarmerie nationale. L’enquête a révélé l’existence de plusieurs groupes de discussion sur la plateforme de messagerie cryptée Signal. Des milliers d’utilisateurs, issus de 130 pays, partageaient des contenus pédopornographiques.
Les perquisitions réalisées dans le cadre de cette opération ont permis de saisir d’importantes quantités de données numériques, notamment des centaines de milliers d’images et de vidéos. Ces éléments de preuve vont permettre de poursuivre les investigations et d’identifier d’éventuels complices. "Les perquisitions ont permis de découvrir 375.000 photos et 156.000 vidéos. 122 ordinateurs, 330 supports numériques et 152 smartphones ont été saisis, contenant 217 To (téraoctets, ndlr) de données intéressant l’enquête", indique les autorités dans un communiqué.
L’affaire a été déclenchée en novembre 2023 par une dénonciation visant un habitant des Hauts-de-Seine. Déjà connu des services de police pour sa consommation d’images pédopornographiques, il a fait l’objet d’une perquisition en novembre 2023, révélant ainsi un réseau bien plus étendu.
Les semaines suivantes, les cyberenquêteurs ont minutieusement analysé les données récupérées et ont ainsi pu identifier 95 participants français et un réseau international de plus de 16 000 personnes.
Du 9 au 19 décembre 2024, un vaste coup de filet a permis d’appréhender les 95 suspects répartis dans l’ensemble du territoire national. Afin d’assurer une répartition équitable des dossiers, le parquet de Nanterre a délégué 64 dossiers aux parquets compétents dans toute la France et en a conservé six.
Pour mener à bien cette opération d’envergure, les forces de l’ordre ont mis en place une coordination sans faille. À l’échelle nationale, 570 enquêteurs, dont 140 spécialistes en cybercriminalité répartis dans 83 unités de gendarmerie, ont été déployés. La totalité des suspects français ont été interpellés. Parmi eux, 36 présentaient déjà des antécédents pour des infractions sexuelles envers des mineurs et 7 étaient inscrits au fichier des délinquants sexuels.
Les suspects, tous des hommes âgés de 16 à 74 ans, résidaient principalement en Île-de-France, en Nouvelle-Aquitaine, en Auvergne-Rhône-Alpes et dans le Grand-Est.
Les profils des 95 individus interpellés sont très variés, allant du directeur d’association jeunesse à l’adjoint au maire, en passant par l’éducateur sportif. Ils sont âgés de 16 à 74 ans et exercent des professions diverses. Cette affaire montre que la pédocriminalité touche toutes les catégories sociales et que les auteurs de ces actes peuvent se cacher derrière des apparences respectables.
Les enquêteurs ont établi que les suspects, bien que n’entretenant pas de relations personnelles, étaient tous actifs au sein de mêmes groupes de discussion en ligne, certains d’entre eux occupant des rôles de modérateurs.