Après avoir déposé une plainte contre X pour des agressions sexuelles présumées sur sa fille de 11 ans, Antoine a affirmé à BFMTV avoir reçu une lettre au contenu intimidant de la part du rectorat de Versailles. Ce courrier ressemble à celui reçu par les parents de Nicolas, adolescent qui a mis fin à ses jours le 5 septembre après avoir été victime de harcèlement.
Le rectorat de Versailles est au centre d’une nouvelle controverse, impliquant un père préoccupé. Après avoir signalé des soupçons d’attouchements de la part d’un animateur périscolaire envers sa fille de 11 ans à la directrice de l’école, Antoine (nom modifié) affirme avoir reçu une lettre menaçante du rectorat. Il a porté plainte en mars 2023, ce qui a déclenché une enquête du parquet de Versailles. Antoine accuse l’animateur périscolaire, employé par la mairie, d’agressions dans l’enceinte de l’école pendant la pause déjeuner.
Antoine signale les allégations d’attouchements, et malgré les larmes de la fillette et ses confidences à sa professeure, la directrice de l’école n’informe pas immédiatement les parents. Elle contacte plutôt le responsable municipal des activités périscolaires, qui interroge la fillette et alerte finalement les parents. Ces derniers récupèrent leur fille après l’école sans rencontrer la directrice.
Les faits ont eu lieu un vendredi après-midi, et ce n’est que le lundi matin que les parents obtiennent un rendez-vous avec le directeur municipal des activités périscolaires. Après cette rencontre, ils déposent plainte auprès de la police. Malgré des tentatives de contact, la directrice reste inaccessible, ce qui conduit à une réunion ultérieure. Les échanges sont tendus, la directrice refuse d’être enregistrée, et la situation s’envenime. Elle demande alors une protection fonctionnelle par crainte d’une plainte.
Antoine envoie un e-mail à la directrice, copiant le rectorat et la mairie, dénonçant la gravité des attouchements subis par sa fille. Il critique le retour de l’enfant en classe malgré la connaissance des faits par l’établissement et l’absence de contact avec la police ou les parents. Antoine dépose plainte contre X pour éclaircir les faits et envisager des actions légales. Il exprime sa consternation face à la légèreté de la directrice et sa négligence envers les élèves et les associations de parents d’élèves.
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Le père de famille n’a pas reçu de réponse de la directrice après son e-mail, mais me maire l’informe de la suspension de l’animateur incriminé. Et en mai, le rectorat affirme avoir suivi correctement la procédure. "Aussi, dans l’intérêt de votre enfant et par souci d’exemplarité à son égard, je vous enjoins d’adopter désormais une attitude constructive et respectueuse envers les autres membres de la communauté éducative et plus largement tout personnel de l’Éducation nationale qui œuvrent à la prise en charge de votre fille et agissent au mieux à son égard", est-il écrit dans la lettre du rectorat.
Ce paragraphe figure également dans la lettre reçue par les parents de Nicolas, un adolescent de 15 ans décédé par suicide en septembre à Poissy. Plus de la moitié du courrier envoyé à Antoine est identique à celui adressé aux parents de Nicolas, selon les constatations de BFMTV. "C’est directement la menace, copié-collé. En fait, ils font ça à la chaîne", a estimé Antoine.
Gabriel Attal, ministre de l’Éducation, condamne le courrier du rectorat de Versailles et annonce un audit révélant d’autres envois similaires. Il se rendra au rectorat lundi pour discuter de la situation.
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