Ces migrants sont morts noyés le 24 novembre 2021, après le naufrage de leur embarcation dans la Manche. Leurs proches dénoncent "l’inaction" des autorités françaises dans drame.
Pour rappel, 27 migrants ont perdu la vie lors d’une traversée de la Manche le 24 novembre 2021, après le naufrage de leur embarcation. À la suite de ce drame en mer, une enquête a été ouverte et confiée à la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée. Les gendarmes chargés des investigations mettent en cause le comportement des sauveteurs français. Malgré les demandes insistantes d’aide, le Cross (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) aurait refusé d’envoyer un navire de secours. "Des opérateurs du Cross ont été contactés au moins à 14 reprises par l’embarcation sans qu’aucune opération de sauvetage ne soit déclenchée", selon l’information relayée BFMTV, citant Utopia 56.
C’était le pire drame migratoire enregistré dans la Manche. Les familles des victimes dénoncent l’"inaction fautive" des autorités françaises et les "manquements de l’État à ses obligations en matière de moyens humains et matériels affectés au sauvetage des personnes qui traversent la Manche". Lundi 13 février, trois familles de migrants, Utopia 56 et la Ligue des droits de l’homme (LDH) ont réclamé une indemnisation à la France. Leur demande a été déposée auprès de Matignon, du ministère de l’Intérieur, du secrétariat d’État chargé de la mer, de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar), ainsi que du Cross, le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage. Ils réclament une "indemnisation des préjudices moraux".
En novembre 2022, soit un an après le naufrage, le secrétaire d’État Hervé Berville avait déclaré que "si à un quelconque moment il y a eu un manquement, une erreur, les sanctions seraient prises". Les requérants ont souligné que leur but "n’est pas de gagner de l’argent". "Les frères, les neveux, les femmes perdus par ces familles ne reviendront pas. Il s’agit plutôt de tirer les conséquences des carences fautives des autorités" en matière de secours et de "mettre l’État français et les différents ministères devant leurs responsabilités", a affirmé maître Emmanuel Daoud, qui défend les familles et les associations.