Lundi 6 janvier, le procès de 24 djihadistes, dont la plupart sont morts ou disparus, s’est ouvert devant la Cour d’assises spéciale à Paris.
Entre 2014 et 2015, des individus ont été impliqués dans deux réseaux de départ à la frontière irako-syrienne, après une série d’attentats en France. Le procès d’une vingtaine de personnes, a débuté, lundi 6 janvier devant la Cour d’assises spéciale de Paris et durera jusqu’au 17 janvier, selon France Info. Les informations ont précisé que sur les 24 accusés, seuls 5 sont présents, 19 sont présumés morts et encore recherchés.
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Après une série d’attentats en France, une vague d’interpellations avait commencé, en région parisienne, le 6 novembre 2015. Les policiers de la police judiciaire et des renseignements intérieurs, ont notamment visé les réseaux permettant à des dizaines de jeunes, d’être candidat pour partir faire le djihad. Nés dans les années 90, ces adolescents ont voulu répondre à l’appel du califat, lancé par le groupe Etat islamique, en juin 2014.
Dans des messages échangés, les enquêteurs ont décrypté des phrases qui ont déclenché une série d’interpellations. "Je suis trop pressé de partir, j’ai la haine, si cela continue cela va finir en ’dogma (attaque kamikaze) à Châtelet", a écrit un jeune radicalisé. Dans cette conversation, Iliès B., l’un des cinq accusés, présent au procès et détenu depuis, répond à Quentin R., jeune converti et radicalisé qui est déjà en Irak, rapporte France Info. Comme réponse, il a écrit, "ceux qui tapent chez vous, c’est le meilleur, tous les frères qui sont là [en Irak] regrettent de ne pas l’avoir fait avant de partir. Faut viser haut".
Iliès B. est l’un des seuls djihadistes à comparaître devant le tribunal. Il est accusé d’avoir projeté un attentat en France, mais aussi d’avoir aidé des membres de l’Etat islamique. En effet, il est poursuivi pour avoir envoyé de l’argent, des vêtements et des chaussures à ceux qui sont déjà partis. La justice lui reproche également d’avoir conduit Quentin R. et Samba C., à l’aéroport de Paris-Charles De Gaulle le jour de leur départ.
Ces derniers sont morts dans des attaques kamikazes en Irak.
Selon les informations, le point central de ces candidats au départ en Irak est la mosquée clandestine "des radars" à Sevran en Seine-Saint-Denis, surnommée "mosquée de Daesh". Sofiane N., l’un des responsables de ce lieu, a pratiqué des prêches radicaux. Des liens sont établis entre lui et les personnes organisant les départs, coordonnent les voyages et les arrivées sur le terrain. Rappelons qu’ils étaient 8 à être partis de cette filière dite de "Sevran", poursuivant une idéologie qui les mènent au combat.
Pareillement, les frères Belhoucine, d’autres djihadistes sont concernés par cette filière de Savran. Décédés mais toujours recherchés, ces frères sont partis, au début de l’année 2015. L’ainé, Mohamed Belhoucine, a connu Amedy Coulibaly, le tueur de Montrouge et de l’Hyper Cacher en prison. Il est devenu son mentor et a écrit la lettre d’allégeance et de revendication, laissé par A. Coulibaly, dans une vidéo posthume.
Il a fait la connaissance de Sofiane N. sur les bancs de l’École des Mines d’Albi.
Son frère cadet, Mehdi Belhoucine avait accompagné Hayat Boumeddiene, l’épouse religieuse d’A. Coulibaly, une semaine avant les attentats de janvier 2015. Par cette filière, une famille entière s’est envolée, le 3 janvier 2015, vers la Turquie.
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