L’incendie qui a frappé le gîte de Wintzenheim en Alsace, faisant 11 victimes le mercredi 9 août, a mis en lumière le fait que l’établissement n’avait pas été déclaré en tant que lieu d’accueil public, selon les autorités municipales.
Le gîte de vacances à Wintzenheim, où l’incendie a causé la perte de 11 vies, n’avait pas fait l’objet d’une déclaration officielle auprès de la mairie et ne répondait pas aux normes de sécurité requises. La mairie a révélé que cet ancien bâtiment agricole réaménagé en gîte il y a quelques années n’avait pas obtenu l’autorisation d’accueillir du public.
Depuis la tragédie, qui a emporté la vie de plusieurs personnes handicapées, la mairie a porté son attention sur ce gîte jusqu’alors inconnu. Daniel Leroy, premier adjoint à la mairie de Wintzenheim, a déclaré : "Le bâtiment n’a jamais été déclaré pour recevoir des visiteurs, en particulier des personnes handicapées. Il a été soumis à une déclaration de travaux par le passé, mais celle-ci concernait principalement des modifications de la façade. En aucun cas il n’était prévu qu’il accueille des personnes, sauf peut-être des membres de la famille".
Le bâtiment demeure officiellement répertorié comme une écurie au rez-de-chaussée surmontée d’une grange. Les travaux entrepris visaient à en faire un bâtiment agricole. En situation normale, tout gîte disposant de plus de 15 places doit recevoir une autorisation préalable d’ouverture, assortie d’une vérification de ses équipements et de mesures de sécurité incendie. Cependant, rien de tout cela n’a été effectué dans le cas de ce gîte.
Selon les déclarations antérieures du vice-procureur de la République de Colmar, Nathalie Kielwasser, l’établissement ne respectait pas les normes de sécurité incendie. Bien qu’il ait été équipé de détecteurs de fumée, ceux-ci n’étaient pas jugés suffisants pour ce type de structure, a-t-elle affirmé. Le gîte n’avait pas non plus passé le contrôle de sécurité obligatoire et ne disposait pas des caractéristiques nécessaires pour accueillir du public, a ajouté le procureur.
Le parquet de Colmar a annoncé le vendredi 11 août que l’affaire serait transmise au parquet de Paris. Cette décision est justifiée par le nombre de victimes dispersées sur tout le territoire national et par l’ampleur des investigations requises. Le parquet de Paris sera en charge de l’enquête pour "homicides et blessures involontaires aggravés par la violation d’une obligation de sécurité ou de prudence prévue par la loi ou le règlement".