"L’imam Mohamed Tataïat a été expulsé vendredi soir 19 avril vers l’Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive", a annoncé Gérald Darmanin.
Le préfet de Haute-Garonne a signalé en juin 2018 des propos tenus par l’imam Mohamed Tataïat lors d’un prêche à la mosquée En Nour. "Une provocation à la haine et à la discrimination à l’égard des juifs", a-t-il indiqué.
Le 31 août 2022, la Cour d’appel de Toulouse a condamné l’imam à 4 mois de prison avec sursis à cause de ce prêche. La Cour de cassation a rejeté le pourvoi du concerné le 19 décembre dernier, rendant ainsi sa condamnation définitive.
Gérald Darmanin a signé son arrêté d’expulsion et il a été interpellé à son domicile. "L’imam de nationalité algérienne, Mohamed Tataïat, qui officiait à Toulouse, a été expulsé vendredi soir 19 avril vers l’Algérie, après sa condamnation définitive pour provocation à la haine et à la violence envers la communauté juive", a annoncé le ministre de l’Intérieur.
Jean Iglesis, l’un des avocats de l’imam a réagi après cette expulsion, rapporte Ouest France. Selon ses dires, il n’y avait pas d’urgence, car son client est sur le territoire français depuis 40 ans, il a des enfants, il travaille, "il n’a pas fait parler de lui depuis sept ans, et là il se retrouve dans un avion en direction de l’Algérie".
Le conseil a dénoncé une expulsion manu militari pour éviter qu’on ne fasse suspendre l’arrêté. Il a tenu à rappeler qu’une audience est prévue lundi au tribunal administratif de Paris pour examiner une requête en référé des avocats de l’imam à l’encontre de cet arrêté d’expulsion. "Ce qui se passe est d’une certaine gravité (...) C’est une défiance à l’égard de la défense et de l’autorité judiciaire", a-t-il renchéri.
Il a par ailleurs expliqué qu’il n’a pas pu avoir accès à son client lorsque ce dernier était en instance d’expulsion à l’aéroport de Toulouse.
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