Le 24 avril dernier, à Paris, sur le Pont-Neuf, un policier de 24 ans, originaire du Tampon, à La Réunion, a ouvert le feu sur un véhicule, faisant deux morts. Désormais, une enquête est ouverte et le jeune homme a été mis en examen. Selon son avocat, le policier réunionnais est "dévasté". Il doit d’ailleurs rentrer sur l’île auprès de sa famille en attendant son procès.
"Ce policier est dévasté. Il a vécu un cauchemar sur le Pont-Neuf. Il a failli mourir. Il a tué des personnes. Il a vu ses collègues qui ont failli se faire tuer. Il a été placé en garde à vue et il est sous contrôle judiciaire. C’est terrible. Sur le plan psychologique, c’est terrible", explique Me Laurent-Franck Liénard, l’avocat du policier tamponnais qui est l’auteur présumé des coups de feu qui a coûté la vie à deux hommes sur le Pont-Neuf à Paris, le 24 avril dernier.
Le policier va d’ailleurs revenir à La Réunion prochainement, auprès de sa famille. "Ce sont des moments dans lesquels on a vraiment besoin de soutien. Il va pouvoir se reposer un peu, si on peut dire ça comme ça, et retrouver ses racines, ses attaches. C’est important quand on est aussi bouleversé", poursuit l’avocat.
"Il a été mis en examen, parce qu’il y a des indices qui laissent présumer que mon client a commis une infraction. Ensuite, on va débattre de ces indices et de sa culpabilité. À l’issue de l’instruction, s’il y a des charges suffisantes, il sera renvoyé devant une juridiction de jugement et cette dernière devra dire s’il est coupable ou non", précise Me Laurent-Franck Liénard. "On est au tout début de l’instruction. Pour le moment, ce sont simplement des indices et ça ne présage de rien."
Concernant le soutien des policiers, l’avocat dit qu’elle est "le bienvenue". "C’est bien d’être soutenu par ses collègues. En revanche, il faut se méfier d’opposer justice et police dans des manifestations publiques ou dans des rassemblements. La justice fait son boulot en fonction de la jurisprudence constante. Quand on tire sur quelqu’un avec une arme à feu, on est présumé avoir voulu le tuer. Pour le moment, les juges ne font qu’appliquer la loi établie aujourd’hui. La levée de boucliers qu’on voit chez certains policiers et syndicalistes contre l’institution judiciaire me paraît dangereuse", conclut-il.
Des syndicats de police se mobiliseront ce lundi afin de soutenir le Réunionnais.
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