Le 24 avril dernier, à Paris, sur le Pont-Neuf, un policier de 24 ans, originaire du Tampon, à La Réunion, a ouvert le feu sur un véhicule, faisant deux morts. Désormais, une enquête est ouverte et le jeune homme a été mis en examen. Ce lundi matin, plusieurs policiers se sont réunis au commissariat de Malartic, à Saint-Denis, en guise de soutien à leur collègue incriminé.
À l’appel des syndicats Unsa et Alliance police nationale, les policiers de La Réunion se sont rassemblés ce matin à Saint-Denis au commissariat de Malartic, en signe de soutien au gardien de la paix réunionnais mis en examen pour homicide volontaire dans les tirs du Pont-Neuf à Paris, le 24 avril dernier, peu avant minuit. Deux morts sont à déplorer.
Un tract a par ailleurs circulé. Tract qui rappelle le cadre légal dans lequel un fonctionnaire de police peut utiliser son arme à feu. De nombreux policiers sur place ont d’ailleurs rappelé que cette situation pourrait arriver à n’importe quel policier en France. Nombreux sont ceux qui contestent d’ailleurs l’inculpation d’homicide du policier de 24 ans, qui est originaire du Tampon.
"Nous ne sommes pas là pour mettre de la pression sur la justice, mais pour faire un constat. Aujourd’hui, lorsqu’un policier fait son travail et défend sa vie et celle de ses collègues, il est tout de suite mis au piloris par la justice. Le problème aujourd’hui, c’est cette qualification d’homicide. On qualifie notre collègue de meurtrier. Or qu’il n’a fait que son travail face à des personnes qui refusaient un contrôle", fait savoir Idriss Rangassamy, secrétaire départemental du syndicat Alliance police nationale.
L’ouverture d’une information judiciaire doit notamment permettre d’éclaircir plusieurs zones d’ombres comme la question de la légitime défense. Elle n’a pour le moment pas été retenue. Le positionnement des impacts sur le véhicule ou encore l’angle des tirs doivent être expertisés. Des indices qui prouveront, ou non, si le conducteur a mis en danger de manière immédiate la vie des policiers.
Concernant l’arme, un fusil d’assaut HK G36, un dizaine de cartouches ont été tirés selon les premiers éléments de l’enquête. L’arme était-elle en mode rafale ou coup par coup ? Autant de points qui permettent de savoir ce qui s’est réellement passé ce soir-là.
Concernant le soutien des policiers, Me Laurent-Franck Liénard, l’avocat du policier tamponnais, dit qu’il est "le bienvenu". "C’est bien d’être soutenu par ses collègues. En revanche, il faut se méfier d’opposer justice et police dans des manifestations publiques ou dans des rassemblements. La justice fait son boulot en fonction de la jurisprudence constante. Quand on tire sur quelqu’un avec une arme à feu, on est présumé avoir voulu le tuer. Pour le moment, les juges ne font qu’appliquer la loi établie aujourd’hui. La levée de boucliers qu’on voit chez certains policiers et syndicalistes contre l’institution judiciaire me paraît dangereuse", indique-t-il.
Une dizaine de rassemblements de policiers sont prévus ce lundi partout en France en soutien à leur collègue.
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