TikTok est au cœur de l’actualité dans le monde. Après les Etats-Unis, l’application chinoise est dans le collimateur de la CNIL en France.
Donald Trump a annoncé, début du mois d’août, qu’il allait interdire l’application chinoise TikTok aux Etats-Unis. Des experts américains soupçonnent la plateforme d’être utilisée par le renseignement chinois. Actuellement en France, la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) a également ouvert une enquête sur ce réseau social chinois, rapporte Sputnik. "La CNIL a entamé des investigations concernant le site tiktok.com et l’application TikTok dès le mois de mai 2020", a précisé, mardi 11 août, un porte-parole du régulateur français.
Un utilisateur a déposé une plainte à la suite d’une demande de suppression d’une vidéo. Après instruction, la CNIL a expliqué avoir invité le plaignant à "exercer ses droits au titre du RGPD [Règlement général sur la protection des données, nldr]". Une démarche qu’il aurait dû faire auprès de TikTok, propriété de ByteDance, mais qu’il n’avait pas fait au préalable, selon la commission.
Au micro de l’agence Sputnik, Catherine Heng Yee Huynh, avocate au barreau de Paris spécialisée dans le numérique, a expliqué que les sanctions encourues par l’application sont "très variables".
"La Cnil peut émettre une lettre de mise en demeure en demande à la société de se conformer avec les points de non-conformité qu’elle a relevés", a-t-elle révélé. D’après ses dires, cette mise en demeure peut éventuellement être publique pour finalement avoir un moyen de pression supplémentaire. Mais, en cas de manquement, le régulateur peut infliger une amende à la société TikTok. "Son montant peut aller jusqu’à 20 millions d’euros ou 4 % du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise", a souligné l’avocate.
Cette enquête de la CNIL a été élargie et le régulateur examine notamment la question de l’établissement de TikTok dans l’Union européenne. Par ailleurs. le CEPD (Comité européen de la protection des données) a indiqué avoir été saisi par le député européen Moritz Körner. Ce dernier a fait part de ses préoccupations sur les méthodes de collecte de données et les risques en matière de sécurité et de respect de la vie privée. En juin dernier, le comité a annoncé qu’il allait examiner les activités de l’application au sein de l’UE.
Contactée par Reuters, l’application chinoise a déclaré avoir pour priorité d’assurer la protection de la vie privée des utilisateurs ainsi que leur sécurité. "Nous avons été informés de l’enquête de la CNIL et nous coopérons pleinement avec elle", a-t-elle précisé.
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