Dinah, une adolescente âgée de 14 ans, s’est donnée la mort début octobre. C’est une mère meurtrie qui s’est exprimée hier dimanche à l’occasion de la marche blanche en son hommage dimanche à Mulhouse devant près de 1 500 personnes qui étaient présentes.
Âgée de 14 ans, Dinah s’est suicidée au domicile familial à Kingersheim, à côté de Mulhouse (Haut-Rhin), début octobre.
"Elle était ma fille. Ma meilleure amie. Je la cherche encore. Le matin, je la cherche pour la réveiller pour aller au lycée. mais je me rends compte qu’elle ne sera plus jamais là", s’est désolée sa mère, Samira.
D’après ses proches, la jeune Réunionnaise a été victime de harcèlement scolaire pendant plus de deux ans. Sa mère, Samira, a affirmé, au micro d’Europe1, avoir alerté le collège à plusieurs reprises, mais les choses n’ont pas changé.
Ce lundi 25 octobre, le parquet de Mulhouse annonce l’ouverture d’une enquête pour harcèlement après le suicide de la jeune fille Dinah d’origine Réunionnaise. "Les éléments évoqués par la maman de Dinah" qui justifient ces investigations supplémentaires, indique la procureure de la République, Edwige Roux-Morizot.
Le calvaire de l’adolescente avait commencé lorsqu’elle avait confié à ses camarades qu’elle était LGBT. "C’est à partir de ce moment que ça a changé", selon Samira. Un groupe de filles la traitait de "sale intello, sale arabe, sale lesbienne". Dinah se faisait bousculer dans les couloirs. Certaines ados disaient qu’"il ne fallait pas la toucher parce que sinon, tout le monde allait être contaminé", relate sa mère.
Dinah avait déjà essayé de se donner la mort en mars, mais ça n’a pas marché. Des jeunes filles lui auraient alors dit "t’inquiète la prochaine fois, c’est la bonne". Samira a affirmé avoir avisé l’établissement, mais rien n’a changé. "Plusieurs fois, j’ai appelé le collège et rien n’a été fait", car d’après eux, "c’étaient des petites gamineries, ce n’était rien, c’est ma fille qui en fait tout un plat", selon ses dires.
La mère de l’ado dénonce l’inaction du corps enseignant. Une enquête a été ouverte, mais Samira compte porter plainte contre le collège et celles qui ont harcelé sa fille. "Pendant deux ans, on a fait des pieds et des mains pour que ça s’arrête", a-t-elle dit. Dimanche, une marche blanche en mémoire de la jeune Réunionnaise a été organisée à Mulhouse. Plus d’un millier de personnes y ont participé.