Un marabout de 34 ans comparaît ce mercredi devant la cour criminelle de Seine-Saint-Denis pour répondre d’accusations de viol émanant de sept femmes. Le trentenaire est aussi poursuivi pour des agressions sexuelles sur deux autres femmes ainsi que pour des faits d’escroquerie.
Ali S., un marabout de 34 ans, comparaît devant la cour criminelle de Seine-Saint-Denis à partir de ce mercredi 24 avril. Il est accusé d’avoir abusé de sa position religieuse pour commettre des viols sur sept femmes. Dans ce dossier où se mêlent pratiques rituelles et abus sexuels, le trentenaire, surnommé le "marabout violeur", doit également répondre d’une agression sexuelle et d’une tentative de viol sur deux autres femmes entre 2018 et 2020. Les autorités judiciaires lui reprochent aussi d’avoir escroqué ses victimes en leur extorquant des milliers d’euros.
En quête de guérison spirituelle ou de résolution de problèmes personnels, ces femmes ont sollicité l’aide du marabout, mais elles ont rapidement été confrontées à du harcèlement et des menaces. Les avocats des parties civiles, Mes Seydi Ba, Diala Al-Shaman et Julien Lefébure, soulignent la difficulté de leurs clientes à accéder à la justice, tant en raison de la nature brutale des actes que des obstacles rencontrés pour faire valoir leurs droits.
D’après le témoignage d’une victime, le trentenaire l’aurait entraînée dans une chambre d’hôtel, prétendant vouloir pratiquer des rituels de maraboutage sur elle. Face à son refus, il l’aurait forcée et agressée sexuellement avant de s’enfuir. Dans les jours suivants, la victime aurait reçu des appels téléphoniques et d’images représentant des pratiques vaudou, accompagnés de demandes d’argent. La police a été alertée et a arrêté le suspect. Au cours de leurs investigations, elle a découvert que l’individu a utilisé le même mode opératoire avec d’autres femmes.
L’homme, qui prétend avoir fui le Mali en 2014 après l’assassinat de son père, a abordé certaines femmes dans la rue, mais d’autres ont sollicité ses services pour bénéficier de ses pouvoirs rituels. Le marabout aurait ensuite envoyé plusieurs messages à ces femmes, alternant entre des images pornographiques et des photos d’objets vaudou pour manipuler leurs croyances et les obliger à satisfaire ses exigences financières et sexuelles. Ali S. estime que les plaignantes ont conspiré contre lui. "Tout ça, c’est de la politique, ces femmes complotent contre moi", selon ses dires. Il risque jusqu’à 15 ans d’emprisonnement. Le procès se déroulera jusqu’au 10 mai.
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