La mairie n’a pas autorisé l’installation d’un centre de l’Église de scientologie à Saint-Denis. La justice a annulé cette décision et a autorisé l’Église à installer un centre de formation.
Mardi 21 décembre, le tribunal a autorisé l’installation d’un centre de formation de l’Eglise de scientologie à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Comme le rapporte Libération, la mairie, jusqu’ici communiste, s’est opposée à ce projet.
Après plusieurs années de bras de fer, la justice a donné raison à l’Eglise qui peut ainsi, installer l’un de ses centres dans le quartier de la Plaine.
L’arrêté municipal qui l’en empêchait est annulé alors que de nombreux élus de la ville s’étaient publiquement montrés hostiles à ce projet. Selon la cour administrative d’appel de Paris, le refus des travaux relevait d’un "détournement de pouvoir" de la part de la municipalité.
En 2017, Building Investments Group, une société immobilière a acquis un immeuble de bureaux de plus de 7 000 m² à Saint-Denis, et a voulu y installer le centre de formation de la scientologie. Pourtant, plusieurs rapports parlementaires ont indiqué que ce mouvement religieux, né aux Etats-Unis, est considéré comme une secte en France. "C’est l’une des sectes les plus dangereuses, des plus efficaces et des plus âpres au gain", a affirmé en 2009, le député communiste Jean-Pierre Brard. Par ailleurs, ce dernier a indiqué qu’il s’agit d’un "système diabolique, où l’on profite de la faiblesse des personnes".
La municipalité PCF a refusé en 2019 la création de cet établissement recevant du public, pointant des failles en matière de sécurité incendie et d’accessibilité aux personnes handicapées.
La société immobilière n’a pas voulu se laisser faire et a engagé une action en justice. Elle a souligné que les motifs, énoncés par le maire communiste Laurent Russier, n’étaient qu’un prétexte.
En octobre 2020, l’Eglise a déjà obtenu satisfaction avec l’annulation de l’arrêté municipal.
Le tribunal de Montreuil a alors expliqué qu’un "faisceau d’indices" concordants [démontrait] en effet, que le maire avait exercé ses pouvoirs dans un autre but que la préservation de la sécurité et de l’accessibilité des locaux.
La justice demande à la ville de Saint-Denis, aujourd’hui dirigée par le socialiste Mathieu Hanotin, de réexaminer la demande d’autorisation de travaux sous 3 mois.
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