Scandale du chlordécone aux Antilles : la justice prononce un non-lieu

LINFO.RE – créé le 6.01.2023 à 14h12 – La rédaction

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Les deux juges d’instruction ont reconnu un "scandale sanitaire", lié à l’utilisation du chlordécone aux Antilles, mais elles ont évoqué la difficulté de "rapporter la preuve pénale".

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Ils ont redouté ce non-lieu

Dans le cadre de l’enquête sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone, les deux juges d’instruction parisiennes ont prononcé un non-lieu lundi 2 janvier. Le parquet de Paris a également demandé cette décision à haute valeur symbolique dans ses réquisitions fin novembre, selon une source judiciaire. Des élus et habitants de Martinique et de Guadeloupe ont ainsi redouté cette décision en dénonçant régulièrement un risque de "déni de justice".

Des détails sur la décision de la justice

Les magistrates ont reconnu un "scandale sanitaire", lié au chlordécone sous la forme "une atteinte environnementale", dont les conséquences humaines, économiques et sociales affectent et affecteront pour de longues années la vie quotidienne des habitants. Toutefois, elles ont prononcé un non-lieu en raison de la difficulté de "rapporter la preuve pénale" des faits dénoncés, commis 10, 15 ou 30 ans avant le dépôt de plaintes, rapporte HuffPost.
Selon ses dires, le faisceau d’arguments scientifiques au début des années 1990 ne permettait pas de dire que le lien de causalité entre la substance en cause d’un côté et l’impact sur la santé de l’autre "était établi". Pourtant, cette relation est exigée par le droit pénal. Les juges d’instruction ont également évoqué plusieurs obstacles, liés au droit, à son interprétation et son évolution depuis l’époque d’utilisation du chlordécone. Elles attestent ainsi de leur souci d’obtenir une "vérité judiciaire"

Des manifestations et rassemblements

Le chlordécone a provoqué une pollution importante et durable des deux îles. Il est soupçonné d’avoir provoqué une vague de cancer. Ce pesticide n’a été banni des Antilles que 15 ans après les alertes de l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Selon publique France, plus de 90 % de la population adulte des deux îles est contaminée par le chlordécone. Depuis l’annonce des réquisitions de non-lieu, manifestations et rassemblements se sont multipliés en Martinique.