Un réseau de prostitution a opéré dans 17 villes en France. Onze suspects, dont deux sœurs chinoises, sont jugés à partir de ce lundi 24 octobre.
Le procès d’un réseau de prostitution commence ce lundi devant le tribunal correctionnel de Bordeaux.
Pendant quatre jours, les suspects devront répondre de proxénétisme aggravé, commis en bande organisée devant les juges.
Au total, onze personnes sont concernées dans cette affaire, dont deux sœurs chinoises, accusées de proxénétisme et neuf propriétaires d’avoir loué leurs appartements hébergeant les passes des prostituées.
Les Chinoises ainsi que le mari de l’une d’elles seront présentés également devant la justice, notamment pour traite d’êtres humains en bande organisée, blanchiment aggravé et participation à une association de malfaiteurs.
Cette affaire a éclaté lorsque le voisinage a remarqué un va-et-vient incessant dans un appartement du centre-ville de Montauban (Tarn-et-Garonne).
Une enquête a été ouverte après un témoignage anonyme en janvier 2020. Les policiers de la sûreté départementale interviennent dans le logement loué et découvrent deux ressortissantes chinoises enregistrées sur un site internet d’escortes.
Les enquêteurs de la JIRS (Juridiction interrégionale spécialisée) de Bordeaux ont par ailleurs, réalisé un long travail de surveillance et d’écoutes téléphoniques.
Ils ont pu remonter ainsi, jusqu’à l’organisatrice principale, Yan Hu, 47 ans. Cette dernière a diffusé des annonces sur un site internet d’escortes depuis sa maison, située près de La Souterraine (Creuse). Cette mère de famille a loué les logements en province sur des plateformes de type Airbnb, et a organisé les déplacements. Elle a aussi travaillé comme standardiste auprès des clients en fixant les tarifs et les lieux de rendez-vous.
En 2019, Yan Hu a fait venir sa sœur Xiuqin Hu de Chine pour la seconder dans ce réseau de proxénétisme, installé dans 17 villes moyennes territoires. Les prostituées, souvent d’âge mûr et parlant mal le français, leur ont versé la moitié de leurs gains.
Durant la perquisition, les enquêteurs ont retrouvé plus de 46 000 euros en petites coupures au domicile creusois et près de 40 000 euros en banlieue parisienne. Au début du procès lundi, une traductrice a assisté les deux accusées à l’audience. Concernant les propriétaires des appartements, le tribunal leur reproche d’avoir fermé les yeux en connaissance de cause.
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