SICCOLI PATRICK/SIPA
Un véhicule a refusé d’obtempérer samedi matin à Paris. Des policiers à vélo ont tiré tuant l’une des passagères. Le conducteur a été mis en examen.
Selon une source judiciaire, citée par le journal Le Figaro, le conducteur du véhicule suspecté d’un refus d’obtempérer est placé en détention provisoire jeudi 9 juin. Plusieurs causes sont rapportées par le quotidien.
Effectivement, l’homme a été mis en examen pour "tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique, récidive de refus d’obtempérer aggravés, récidive de conduite d’un véhicule malgré l’injonction de restituer son permis de conduire et récidive de conduite sous l’empire d’un état alcoolique". Blessé par un tir des policiers au thorax, l’homme a été placé en détention provisoire sur le lieu de son hospitalisation.
Le parquet a expliqué que l’automobiliste, âgé de 38 ans, a été entendu par le juge d’instruction à l’hôpital où il a été admis après les faits. Il a été placé en garde à vue mardi pour avoir refusé d’obtempérer par deux fois durant un contrôle de son véhicule dans le 15e arrondissement.
Des policiers à VTT ont fait feu à neuf reprises, et ont touché à la tête sa passagère assise à l’avant. La victime, âgée de 21 ans, a succombé à ses blessures le lendemain.
Lors d’une conférence de presse jeudi, l’avocat du suspect, Me Ibrahim Shalabi, a souligné que les occupants de la voiture n’étaient pas recherchés et que le véhicule était bloqué par un bus lorsque la police a tiré. "La voiture ne pouvait pas circuler", a-t-il signifié.
De son côté, la sœur du mis en cause a assuré qu’il a refusé d’obtempérer par peur d’aller en prison(...), par peur que la police l’arrête, car il n’avait pas son permis.
Quant aux trois policiers qui ont ouvert le feu, ils ont été placés en garde à vue qui a été levée mardi au bout de quarante-huit heures pour "poursuite des investigations" dans le cadre de l’information judiciaire ouverte.
A ce stade, les forces de l’ordre ne sont pas mises en examen.
Des associations ont appelé à un rassemblement à Paris samedi pour demander l’abrogation de l’article L435-1 du code de la sécurité intérieure qui réglemente l’usage des armes à feu par les forces de l’ordre.
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