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Pour la première fois depuis le début de l’affaire, l’accusé de 74 ans a assumé la responsabilité des charges retenues contre lui. Son procès a débuté le 24 février 2025 devant la cour criminelle du Morbihan.
Joël Le Scouarnec a reconnu que les personnes mentionnées dans ses carnets étaient toutes des victimes potentielles.
Durant l’audience, son avocat Maxime Tessier a interrogé l’accusé sur les noms figurant dans les calepins saisis lors de l’enquête. L’ancien chirurgien de 74 ans a certifié qu’il s’agissait bien de ses proies. Il a ensuite assuré que les 299 faits poursuivis constituaient des infractions. Ces aveux valident en entier sa culpabilité. Cette déclaration a été qualifiée de « tournant » par son l’avocat, qui a demandé que cette reconnaissance soit inscrite officiellement au procès-verbal.
Jusqu’à présent, l’accusé avait admis les faits au compte-gouttes, souvent en niant ou minimisant sa responsabilité. Il évoquait des gestes médicaux, en particulier sur des mineurs, sans intention criminelle. Ce jeudi, il a déclaré agir « dans un devoir de vérité », justifiant ce revirement. Pour Frédérique Giffard, avocate de plusieurs victimes, cette confession était attendue : « Il a sans doute réalisé, après dix jours d’audiences, qu’il ne pouvait plus nier face aux témoignages ».
La reconnaissance publique des actes représente une avancée essentielle pour les parties civiles. Selon Me Giffard, les prochaines victimes entendues au procès pourront s’exprimer avec plus de sérénité, notamment celles dont le viol ou l’agression avaient été niés pendant l’instruction. Joël Le Scouarnec avait déjà écopé d’une condamnation en 2020 à Saintes à 15 ans de réclusion pour des violences sexuelles sur quatre enfants. Cette fois, il encourt 20 ans de prison, la peine maximale prévue pour ces crimes, aggravés par la nature des faits et la vulnérabilité des victimes.