Mercredi 13 avril, au procès des attentats du 13-Novembre, Salah Abdeslam a, pour la première fois, relaté sa soirée, insistant avoir "renoncé" à se faire exploser lors des attaques à Paris.
Précédemment dans le procès, Salah Abdeslam n’avait pas voulu donner de réponses aux questions, invoquant le droit à se taire. Mais les choses ont changé… "Je fais marche arrière, je vais m’expliquer parce que c’est la dernière fois que j’aurai l’occasion de le faire", annonce-t-il le 13 avril 2022. Si l’accusé ne "promet rien", il va donner quelques détails…
Dans des propos rapportés par les médias francophones comme TV5 Monde, Salah Abdeslam relate : "je vais rentrer dans ce café (dans le 18e arrondissement de Paris), je vais commander une boisson, je vais regarder les gens autour de moi et je me suis dit ‘Non, je vais pas le faire’". "Je voyais les gens rigoler, danser, je comprends que j’allais pas le faire", continue l’homme de 32 ans.
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Après qu’il ait "renoncé", Salah Abdeslam a repris le véhicule avec lequel il avait convoyé les trois kamikazes au Stade de France. L’automobile tombe ensuite en panne. "Avec une ceinture explosive, je suis cramé", dit-il, et que deux solutions s’offraient à lui : soit rentrer en Belgique, soit aller jusqu’au bout et se faire exploser.
L’accusé aurait alors erré dans la capitale en appelant "tout le monde" pour que quelqu’un vienne le chercher. Après avoir pris un taxi direction le sud de Paris, il jette la ceinture à Montrouge et marche jusqu’à Châtillon où deux ’copains’ belges, ses coaccusés actuels, sont venus le chercher.
La justice lui rappelle qu’il avait répété à ses proches avoir failli à sa mission car sa ceinture n’avait pas fonctionné. "C’était un mensonge dont je n’ai pas réussi à me défaire tout au long de ma cavale. Alors, je l’ai pris comme une réalité", assure Salah Abdeslam, disant avoir eu "honte" de dire la vérité.
Mais "j’ai renoncé par humanité, pas par peur", appuie-t-il.
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