D’après l’avocate générale, la peine de vingt ans de réclusion criminelle requise à l’encontre de Dominique Pelicot est à la fois beaucoup et trop peu.
Le ministère public a requis lundi la peine maximale de vingt ans de réclusion criminelle contre Dominique Pelicot, 71 ans, pour avoir drogué, violé et fait violer sa femme pendant dix ans. Entre 2011 et 2020, il a administré des doses massives d’anxiolytiques à son épouse, Gisèle Pelicot, avant d’abuser d’elle. Il a ensuite permis à une cinquantaine d’hommes, recrutés sur Internet, de perpétrer ces actes dans leur domicile conjugal à Mazan (Vaucluse). Ces crimes, planifiés et répétés, impliquent 51 coaccusés âgés de 26 à 74 ans, rappelle 20 Minutes.
Selon l’avocate générale Laure Chabaud, la peine requise, bien que lourde, est insuffisante compte tenu de l’horreur des actes. Elle a décrit un comportement motivé par une volonté de domination et d’humiliation. "Vingt ans, c’est à la fois beaucoup, car c’est vingt ans d’une vie, quel que soit son âge, ce n’est pas rien. Mais c’est à la fois beaucoup et trop peu. Trop peu au regard de la gravité des faits qui ont été commis et répétés", a insisté l’avocate. "Sa responsabilité dans les actes commis est donc pleine et entière", a-t-elle estimé.
Dominique Pelicot a reconnu sa culpabilité dès le début du procès, affirmant qu’il "devait payer" pour ses actes. Cependant, ces aveux n’atténuent pas la gravité des accusations. Le procureur a souligné qu’il était inconcevable que Gisèle Pelicot ait pu volontairement ingérer les anxiolytiques, rejetant ainsi toute tentative de minimisation des faits par certaines défenses. Sur les 51 accusés, 18 sont détenus, 32 comparaissent libres, et un dernier, en fuite, est jugé par contumace. Les coaccusés encourent également des peines allant jusqu’à 20 ans de réclusion pour viols aggravés.
Ce procès, qui a débuté le 2 septembre, met en lumière l’ampleur des violences sexuelles et de la soumission chimique dans les crimes conjugaux. Le verdict, particulièrement attendu, devrait être rendu au plus tard le 20 décembre.
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