Nordahl Lelandais a été reconnu coupable d’enlèvement et du meurtre de Maëlys De Araujo. Il a été condamné à la peine maximum. La Cour d’Assises de l’Isère a rendu la feuille de motivations de ce verdict.
Après trois semaines de procès, Nordahl Lelandais, 39 ans, a été reconnu coupable d’enlèvement et du meurtre de Maëlys De Araujo le 18 février. Il a été condamné à la peine maximum pour avoir assassiné la petite fille de 8 ans. La Cour d’Assises de l’Isère a rendu la feuille de motivations du verdict le 21 février.
Selon France Bleu Isère, qui en a pris connaissance de ce document de 8 pages, le tribunal a été convaincu de la culpabilité de l’accusé en raison de plusieurs éléments, exposés et discutés au cours des délibérations menées par la cour et le jury.
Au regard de la force avec laquelle les coups ont été portés et de la partie du corps touchée, à savoir le visage de l’enfant, l’intention "homicide" a été retenue. Selon la cour, Nordahl Lelandais a volontairement privé les experts, mais aussi les enquêteurs, de la possibilité de déterminer de façon précise les circonstances et les causes de la mort de Maëlys.
Effectivement, il a abandonné le corps de la petite victime dans la montagne tout en niant être à l’origine de sa disparition pendant environ 6 mois.
Le trentenaire a reconnu à l’audience avoir enlevé Maëlys. De ce fait, "ses aveux tardifs viennent simplement confirmer le crime d’enlèvement, sans aucun doute possible". Quant à la séquestration, "ce crime est lui aussi parfaitement caractérisé, même si la rétention n’a duré que quelques instants, dès lors que l’auteur a entendu priver la victime de sa liberté d’aller et venir". Toutefois, la durée de la séquestration a pu être plus longue, car Nordahl Lelandais était passé en mode avion de 2h46 à 3h25, puis de 3h57 à 7h06, heure d’arrivée à son domicile"
Devant les juges, Nordahl Lelandais a reconnu les agressions sexuelles, commises sur ses petites cousines, puisqu’il a été confronté aux vidéos, retrouvées dans son portable. Selon la cour, ces délits d’agressions ont été commis, suivant le même mode opératoire. D’ailleurs, les vidéos sont identiques aux sextapes retrouvées dans son Iphone4S. Durant le procès, il a reconnu des "tendances pédophiles, avec une addiction au sexe envahissant sa vie".
Nordahl Lelandais a écopé de la peine de réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté de 22 ans, puisque la cour d’assises est convaincue de la "particulière gravité des faits".
"Nordahl Lelandais a donné volontairement la mort à une enfant de 8 ans, qu’il ne connaissait pas et qu’il a enlevée lors d’une fête de mariage, avant de la tuer et d’abandonner son corps dans la montagne, rendant impossible la détermination exacte des causes de la mort et la réponse à la question du mobile sexuel", a écrit la cour.
Dans sa feuille de motivations, la cour signifie aussi que le meurtre de Maëlys et celui du caporal Noyer ont été commis suivant un mode opératoire quasi similaire : "victimes inconnues, toutes deux vulnérables", Arthur Noyer, alcoolisé au moment des faits. Elles ont été prises en charge dans l’Audi A3 de l’accusé, en pleine nuit, après qu’il a envoyé à une compagne des sms restés sans réponse, toutes deux ayant reçu des coups d’une extrême violence à la tête et dont les corps, après avoir été mis dans le coffre du véhicule, ont été abandonnés dans la montagne, où ils se sont décomposés.
La similarité est également observée dans l’activation du mode avion du téléphone de Nordahl Lelandais ainsi que dans son comportement après ses passages à l’acte. Il a retrouvé immédiatement son mode de vie habituel et effaçant les traces de ses crimes. "Cette répétition dans le crime en accentue encore l’extrême gravité".
La personnalité de l’accusé est également décrite dans le document.
Tous les experts psychiatres ont conclu à une "dangerosité criminologique extrêmement importante" avec un risque de récidive statistique et clinique presque maximum. Ils ont aussi expliqué que les troubles de la personnalité sont difficiles à faire évoluer.
Toutefois, l’ensemble des spécialistes a estimé que l’accusé peut changer favorablement à très long terme. Ils ont ainsi, préconisé un suivi socio-judiciaire avec injonction de soins, qui a été ordonné.
> Notre dossier sur l’affaire Maëlys