Illustration - SICCOLI PATRICK/SIPA
Le dentiste Lionel Guedj est accusé de mutilations envers des centaines de patients. Il a tenté d’exprimer sa compassion envers les victimes lors de son dernier jour d’audition.
Un mois après l’ouverture du procès fleuve, le dentiste marseillais Lionel Guedj, accusé de mutilations dentaires, s’est exprimé durant son dernier jour d’audition. Il a ainsi, montré un autre visage devant les 300 victimes constituées en partie civile, rapporte le journal 20 Minutes.
Jeudi 24 mars matin à Marseille, il a fondu en larmes en lisant une feuille tout en affirmant avoir pris "une claque" face aux témoignages des parties civiles. "Je suis sincèrement désolé d’être apparu aux yeux de certains, arrogant, hautain. Je suis terriblement stressé. Je suis mort de honte, de trouille. Je présente mes sincères excuses aux patients", a-t-il lancé. Il a également précisé sa volonté de soulager ses patients et qu’il n’a jamais souhaité de les mutiler. Il a reconnu perdre totalement pied du fait de son inexpérience, et de vouloir gérer tous ses patients à lui tout seul.
Les éléments de l’enquête ont pu démontrer que le dentiste a reçu jusqu’à 70 patients par jour, à un rythme effréné provoquant ainsi de graves complications chez ses patients. Il s’est dit pris dans un "engrenage", et s’est laissé emporter par la demande des patients et répondre favorablement à leur sollicitation. "Par rapport au volume du chiffre d’affaires du cabinet, je voyais [les personnes présentant des complications] comme une goutte d’eau", a-t-il reconnu.
La présidente du tribunal Céline Ballérini s’est interrogée si à un moment donné, le patient n’est-il pas devenu un client, car le chiffre d’affaires annuel du dentiste a été estimé à 2,6 millions d’euros. "Je n’ai jamais vu mes patients comme un portefeuille", s’est agacé Lionel Guedj en affirmant qu’il était vraiment dans l’intérêt du patient et non pas dans l’intérêt de faire mal ou de blesser quelqu’un. Le dentiste est devenu plus agressif et il a même remis en cause la véracité des conclusions des experts des déclarations des victimes.
"Les sanglots à cette barre des victimes, sont-ils formatés ?", s’est indigné le procureur de la République Michel Sastre. Me Gilles Martha, avocat des parties civiles, a partagé cet avis. "Je suis déçu. Je pensais que vous pouviez avoir de l’empathie pour les patients. Et je suis persuadé d’une chose. C’est que vous n’en avez aucune", a-t-elle fustigé.
> Lire d’autres faits divers en France