Le médecin Henri Fabre, un des cofondateurs de Planning familial décédé en 2012, est accusé de violence sexuelle. Mardi 29 octobre, l’organisation a lancé un appel à témoignages.
Après une première accusation impliquant le médecin Henri Fabre, un de ses cofondateurs, mort en 2012, Planning familial a lancé un appel à témoignages, selon France Info. L’organisation a pris cette décision pour anticiper un éventuel scandale à grande échelle concernant des violences sexuelles qui auraient pu être commises au sein de son réseau associatif. Pour cette opération de transparence, elle s’accompagne du cabinet Egae, dirigé par Caroline de Haas, qui a permis de dévoiler un vaste scandale d’abus commis par l’Abbé Pierre.
Aujourd’hui âgée de 84 ans, une femme a raconté une agression sexuelle survenue en 1961. Elle a entendu parler, par la presse, du tout premier centre de planning familial à Grenoble et s’y est rendue pour obtenir des informations sur la contraception. Il lui a été alors recommandé de consulter le Dr Henri Fabre. "J’avais confiance", a-t-elle souligné. A son arrivée, elle s’est allongée sur la table gynécologique. Le praticien s’est approché d’elle, pantalon baissé, touchant son sexe avec le sien. "Je me suis reculée. J’étais sidérée", a déclaré la présumée victime, qui avait alors 21 ans, tandis que le médecin en avait 41.
Dans sa déclaration, Planning familial a appelé à signaler des faits similaires, en particulier ceux visant des personnes ayant joué un rôle important au sein de l’organisation. Cette dernière veut également éclaircir le silence qui a suivi le premier signalement de cette témoin, qui en avait fait état pour la première fois en 2021. Selon un communiqué, "le Mouvement français pour le Planning familial n’a pas repris contact avec elle, n’a pas rendu public ces faits ni déclenché un appel à témoignages avant ce jour". Pour le réseau, le statut de médecin, de soignant ou même d’aidant, crée les conditions d’une asymétrie et donc "favorise l’existence de violences en instaurant un système de silence et d’impunité".
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