KONRAD K./SIPA
Jugé en appel à partir de jeudi après sa condamnation en mars, le cardinal Barbarin a fait acte de repentance devant la justice divine en s’attribuant des "erreurs de gouvernance".
Le tribunal correctionnel a prononcé la peine infligée au cardinal Barbarin le 7 mars dernier. Sa condamnation à six mois de prison avec sursis a été prononcée pour non-dénonciation d’agressions pédophiles commises par Bernard Preynat un prêtre de son diocèse. Le prélat, qui sera jugé en appel, jeudi 28 novembre, s’est repenti devant la justice divine en s’attribuant des "erreurs de gouvernance". A genoux devant une croix lors d’une messe de réparation pour les victimes d’agressions sexuelles, il a demandé pardon en son nom et au nom de l’Eglise. Il a demandé pardon pour tous leurs silences, leurs fautes et notamment ses propres fautes. "Pardon d’avoir été souvent plus soucieux de la situation et de l’avenir des prêtres coupables que de la blessure des enfants", a-t-il imploré dans la cathédrale de Lyon, le 18 novembre 2016.
Le cardinal Barbarin assistera à son procès en appel. Malgré ses actes de repentance devant la justice divine, le prélat ne s’estime pas coupable devant celle des hommes. "Je demande qu’on me montre en quoi, dans ma manière d’agir, il y avait une faute. S’il y en a une et qu’on me la montre et qu’on me l’explique, eh bien j’assumerai", a-t-il lâché à Radio Notre-Dame, deux mois avant son procès pour "non-dénonciation" d’agressions sexuelles, propos relayés par Paris Match. Le 19 mars sur la chaîne KTO, il a reconnu ses erreurs, mais pas celles qui lui sont reprochées par le tribunal.
Six prévenus, dont quatre religieux et deux laïcs étaient poursuivis pour non-dénonciation, mais seul Philippe Barbarin a été condamné. L’un de ses avocats au procès, Jean-Félix Luciani dénonce l’action du tribunal pour avoir jugé l’institution et non l’homme. "Le cardinal est-il là à titre personnel ou comme l’incarnation de l’Église et d’une question sociétale ? Est-il un moyen ou une fin ?", a-t-il lancé. Me Jean Boudot pour les parties civiles a de son côté indiqué que le seul souci du prélat était d’éviter un scandale. Une consigne que le Vatican lui aurait demandé de suivre.
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