Les évêques de France se réunissant à Lourdes se sont notamment penchés sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique. L’indemnisation des victimes est envisagée.
Quelque 120 évêques se sont réunis pendant 7 jours dans la cité mariale, à Lourdes, rappelle le journal Le Parisien. Près d’un mois après les révélations retentissantes du rapport de la Ciase sur la pédocriminalité perpétrée par l’Eglise, ils ont notamment consacré environ 40% de leurs travaux sur "la lutte contre les violences et les agressions sexuelles sur mineur". Les prélats ont reconnu la "responsabilité institutionnelle" de l’Eglise et ont dévoilé la photo d’une sculpture d’enfant pleurant avant de prier et de demander pardon à Dieu sur l’esplanade de la basilique Notre-Dame-du-Rosaire.
Cette réunion sera clôturée ce lundi 8 novembre, et les participants devront dévoiler un rapport de leurs travaux, particulièrement la question de l’indemnisation des victimes. Dans son rapport, la commission Sauvé a formulé 45 recommandations pour tenter de lutter contre ces abus. Karine Dalle, responsable communication de la CEF (Conférence des évêques de France) a noté que les mesures sont soumises au vote des évêques présents. "Et il faut deux tiers des voix pour qu’elles soient votées", a-t-elle souligné.
Devant la presse, Luc Crépy, évêque de Versailles et président du Conseil de prévention et de lutte contre la pédophilie de la CEF a précisé qu’il y a eu la prise de conscience et l’écoute des victimes. Mais, il doit y avoir un devoir de justice et de réparation qui doit être traduit de façon très concrète. "C’est cela qui va être mis en œuvre à la suite des décisions que les évêques vont prendre ce lundi", a-t-il signifié en formulant que toutes les demandes seront honorées. Selon Hugues de Woillemont, le porte-parole de la Conférence, l’ensemble du rapport a été reçu, il y a des résolutions qui peuvent recevoir une réponse rapide, d’autres qui sont plutôt à moyen ou long terme.
Arnaud Gallais, victime entre l’âge de 8 et 11 ans d’un prêtre pédocriminel, et membre du collectif de la parole aux actes s’est exprimé sur le sujet. Il souhaite que toutes les mesures préconisées par le rapport soient mises en place. Il veut également que l’indemnisation des victimes soit actée. "J’ai une pensée pour toutes les personnes en situation de précarité dont on ne parle pas", a-t-il pointé. Selon lui, Gérald Darmanin ferme la mosquée lorsqu’il y a un prêche douteux d’un imam. "Et là, on ne l’entend pas sur ce sujet alors qu’on parle de 330 000 enfants abusés, c’est un vrai crime contre l’humanité", a-t-il fustigé.
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